Comme beaucoup de saints hommes, sidi El-Houari a eu à souffrir des mauvaises actions de ses contemporains et dans un mouvement de colère, il a lancé une imprécation contre la ville qui l'a adopté. Comme les autres saints également, il a regretté la malédiction prononcée mais celle-ci n'a pas manqué de se réaliser. La colère de sidi El-Houari aurait été, selon certains, provoquée par le spectacle de la dépravation. Il avait connu une ville vertueuse, pratiquant à la lettre les prescriptions religieuses, et voilà que le vice et la dépravation, signe de la décadence, s'installent. Un jour, il a harangué un groupe de jeunes gens et ceux-ci, au lieu de l'écouter et de faire repentance, se sont mis à se moquer de lui. «Craignez Dieu, leur dit-il, Il peut punir votre arrogance en envoyant dans vos murs, des étrangers qui vous domineront.» C'était, à l'époque, la pire chose qui pouvait arriver à une ville. Mais les jeunes gens ne se laissent pas impressionner par la menace. «Nous ne craignons personne, disent-ils, nous avons une puissante armée et nos murs sont suffisamment solides pour nous protéger !» Ces propos irritent fort sidi El-Houari qui s'écrie : «Vous êtes fiers de votre ville, eh bien, l'étranger, le chrétien, viendra l'occuper et il y restera deux siècles !»