Blocage es autorités irakiennes se sont séparées, vendredi soir, sans parvenir à un accord sur la loi fondamentale censée régir l'Irak pendant une période transitoire, à la veille de l'échéance fixée pour cette législation. Pour sa part, le dirigeant chiite radical Moqtada Sadr a, de nouveau, menacé d'une «révolte» si la coalition maintenait son opposition à ce que l'Islam soit «la principale source» de la législation irakienne, alors qu'un Irakien a été tué et trois soldats américains ont été blessés dans des attaques. Le Conseil de gouvernement transitoire irakien, qui discutait à bâtons rompus pour tenter de rapprocher les vues sur des questions comme la place de l'Islam dans la législation, le fédéralisme exigé par les Kurdes ou le rôle de la femme, n'a pas réussi à trouver un compromis. Des différends subsistent sur ces trois questions, a déclaré l'un des membres du Conseil mis en place par les Américains. «Nous ne sommes pas parvenus à une solution», a-t-il dit, tout en refusant de dire que le délai prévu pour la proclamation de la loi ne serait pas respecté. La proclamation de cette loi, censée régir le pays jusqu'aux élections générales, dont la date n'est pas encore déterminée, doit intervenir, aujourd?hui samedi. Conformément à l'accord conclu le 15 novembre 2003 entre la coalition occupant l'Irak et le Conseil de gouvernement, cette loi est la première étape sur le chemin d'un retour de la souveraineté, prévu le 30 juin. Sur la question sensible de la place de l'Islam dans la législation, Moqtada Sadr est revenu à la charge. «L'Amérique n'est venue que pour nuire aux Irakiens, mais qu'elle sache qu'elle ne pourra pas annihiler l'Islam», a-t-il déclaré lors de son prêche à Koufa (sud de Bagdad). «J'appelle les croyants à rester prêts, en attendant les ordres de la Hawza (les plus hauts religieux chiites) de faire face à l'occupation. J'appelle le Conseil de gouvernement à déclarer la révolte contre la décision de l'administrateur américain Paul Bremer et j'appelle Bremer à revenir sur ses déclarations», a ajouté le chef radical. M. Bremer avait affirmé qu'il n'accepterait «aucune loi fondamentale faisant de l'Islam la principale source de la loi».