Résumé de la 2e partie n Bob Hardy retrouve la fille de Derek, mais comment être sûr qu'il s'agit bien d'elle ? En quelques phrases, Bob Hardy expose à la jeune femme l'extraordinaire situation et sa mission auprès d'elle... Il conclut : — Vous n'avez aucune idée de ce cadeau que votre mère a fait à votre père ? — Non. — Elle n'a jamais fait une allusion à ce sujet ? Essayez de vous souvenir... Un mot qui lui aurait échappé... — Mais non ! Mon père, elle ne m'en a jamais parlé. Jamais ! — Alors, avec votre permission, nous allons fouiller dans les affaires de votre mère. Il y aura peut-être ce que nous cherchons : un papier, un journal intime... Daisy Norton regarde le détective d'un air désespéré et éclate en sanglots. — Je les ai jetés ! — Pardon ? — Je les ai jetés ! J'ai tout jeté... Oui, il y avait bien ce que vous dites : des lettres attachées par une ficelle et un vieux carnet noir. C'était dans l'armoire où maman rangeait ses affaires. Malgré ce qu'elle m'avait dit, elle n'avait pas oublié papa et elle gardait ses souvenirs... Le lendemain de sa mort, j'ai tout jeté... Non, Hardy sait bien qu'il ne devrait pas accabler la jeune femme, dont le désespoir est visible, mais c'est plus fort que lui : il enrage ! — Pourquoi avez-vous fait cela ? Pourquoi ? — Je ne voulais pas connaître mon père. Je haïssais cet homme que je rendais responsable de tout... — Vous êtes sûre qu'il n'y a plus aucun moyen de mettre la main sur les papiers ? Daisy Norton a un petit rire sinistre au milieu de ses larmes. — Ils sont partis à la poubelle il y a un an. Allez les récupérer si vous voyez un moyen !… Elle agrippe soudain le bras de son interlocuteur. — Ecoutez, vous êtes bien d'accord ? C'est moi la fille de John Derek. Vous l'avez vu à l'état civil, non ? On peut le prouver ! — Bien sûr que c'est vous. Mais ce n'est pas suffisant. Vous devez répondre à la question : quel cadeau Jane Norton a-t-elle offert à John Derek le 3 septembre 1933 pour son anniversaire ? Daisy montre son misérable uniforme de serveuse. Son visage sans grâce reflète le désespoir le plus total. — Mais vous avez vu où je travaille ? Vous avez vu où je vis ? II n'y a pas moyen d'attaquer ce testament absurde ? — Prendre un avocat serait bien au-dessus de vos moyens, et de toute manière, je ne pense pas qu'une telle démarche aboutisse. Par rapport à John Derek, vous n'êtes légalement rien. Il ne vous a pas reconnue comme sa fille. Non, malheureusement, la seule manière est de répondre à la question... Mais si vous, vous ne pouvez pas, quelqu'un d'autre pourra peut-être... Vos grands-parents ? — Ils sont morts. — Avez-vous des oncles, des tantes ? — Non. Maman était fille unique. Le détective pousse un soupir. Il y a un silence. Ils se regardent longuement, lui et elle, dans ce bar misérable de Cheyenne, qui sent la friture, surveillés de loin par le patron intrigué... Et soudain, pour la première fois, le visage de Daisy s'éclaire : — J'ai peut-être une idée !... Je pense à Grâce Spinelli. C'était la meilleure amie de maman. Elle travaillait avec elle à l'usine de textile de Grass Town. Quand l'usine a fermé, un peu avant la guerre, Grâce est allée à New York et nous, nous sommes venues ici, à Cheyenne. A suivre Pierre Bellemare