Image n En cette après-midi ensoleillée, sur les berges verdoyantes du grand barrage de Beni Haroun dont le lac traverse la wilaya de Mila de part en part, El Hadja Z'hor est entièrement absorbée par la recherche de plantes sauvages. Elle connaît leur nom, leur usage, leurs vertus thérapeutiques et leur intérêt gastronomique. Cette belle journée de printemps semble soudain lui faire découvrir qu'elle n'a rien perdu de la vivacité de jadis et fait ressurgir dans son esprit les souvenirs du printemps d'antan. Au carrefour du village de Ferdoua (Sidi Merouane) et de Grarem, de nombreuses familles viennent profiter du paysage entièrement transformé par le printemps. Les automobilistes ont pris l'habitude de s'arrêter à cet endroit devenu la «destination» préférée des riverains, où ils trouvent le calme, l'air frais devant un immense plan d'eau et les joies de la nature. Les visiteurs qui prennent soin de stationner leurs véhicules à l'écart des rives du lac, se promènent, s'assoient sur des nappes étalée sur l'herbe fraîche ou ramassent des herbes comme c'est le cas de Hadja Z'hor qui profite du site et du beau temps, ces jours-ci où elle rend visite à sa fille, mariée à Mila. Plus loin, des jeunes mettent une musique entraînante sur l'autoradio de leur voiture aux portières grandes ouvertes, en devisant gaiement, créant une ambiance de fête dans le décor champêtre. Mohamed N., 45 ans, fonctionnaire dans une commune des environs, préfère profiter du paysage rendu «encore plus beau», dit-il, avec «la création du lac artificiel qui est en train de transformer aussi bien l'économie que la culture et les loisirs dans la région.» La station de pompage de douar El-Bidi constitue une véritable «attraction» pour les «touristes», attirés spontanément par le grand barrage qui alimente en eau potable déjà de nombreuses villes du Constantinois. Avant d'achever sa promenade, Hadja Z'hor ne manque pas de jeter un coup d'œil à la poterie traditionnelle exposé au bord de la route. Marchandant une pièce en terre cuite, elle parle des herbes qu'elle vient de ramasser et, déjà, un petit attroupement se forme. «Non, monsieur, ce n'est pas du ‘'chih'' (armoise blanche), mais du ‘'zaâter'' (thym sauvage ou serpolet), tenez, sentez bien !», clame-t-elle avec autorité et en plaquant un épais bouquet aromatique de couleur verte, à reflets pourprés juste devant la moustache du badaud qui a «osé» se mesurer à ses connaissances. Réprimant péniblement un éternuement, il lance au milieu d'un éclat de rire général : «Oui, El-Hadja, je le reconnais, l'encyclopédie des plantes, c'est vous .» R. L. / APS l Pour de nombreux visiteurs, il devient nécessaire d'aménager le site pour accueillir des touristes, des campeurs, des randonneurs et, pourquoi pas, des sportifs, amateurs de compétitions d'aviron ou plus simplement des promeneurs. De plus, les gens semblent aussi se préoccuper de la sécurisation des lieux, notamment en certains endroits qui nécessitent une surveillance ou des clôtures pour réduire les risques encourus par certains visiteurs imprudents. Les habitués de ce site de promenades et de loisirs sont d'avis qu'il y a lieu d'aménager des bancs, des parkings, des plateformes de camping, des parcours de jogging et autres mobiliers de tourisme pour assurer le confort des citoyens et la protection de l'environnement. Un camp de vacances est d'ores et déjà en chantier sur les hauteurs du djebel Marcho qui surplombe le site, à l'ouest de Mila. Il constitue un premier noyau d'infrastructures de loisirs dans une région riche d'un potentiel touristique, encore insuffisamment exploité.