Retour n Il se produira demain, vendredi, à 19 h, à la salle Ibn Zeydoun. L'un des noms de la chanson algérienne moderne ayant notamment marqué le paysage musical algérien durant les années 1980, signe, après vingt-ans d'absence, son retour avec un nouvel album et un concert, demain vendredi à 19h, à la salle Ibn Zeydoun (Oref). A la question, que devient Khaled Barkat ?, l'artiste, interprète et compositeur, répondra, lors d'un point de presse, hier, à la salle Ibn Zeydoun : «Je continue de faire de la musique», «Je n'ai certes pas chanté ou fait de scène, mais je suis toujours dans l'univers de la musique : j'ai continué à créer et à composer des sons et des mélodies. J'ai d'ailleurs un studio d'enregistrement, donc je ne me suis pas déconnecté et suis tout le temps en contact avec des artistes Le retour de Khaled Barkat est marqué par un nouvel album ayant pour titre Ch'hal». «Mon nouvel album comporte neuf titres, c'est un peu un album condensé dans le fond, c'est-à-dire qu'il comprend des compositions que j'ai déjà faites et reprises, des chansons que je n'ai pas interprétées et que le public ne connaît pas.» «En fait, j'ai fait, en quelque sorte, un pot-pourri, dans le sens où il n'y a pas un seul style mais beaucoup et ça renvoie à ma culture musicale, j'ai fait un peu de tout», confie-t-il. «Ce nouvel album résume mes 20 ans de vie, toutes ces années que j'ai vécues et qui ressortent là, en condensé.» Ainsi, les chansons parlent, selon l'artiste, de la vie, la sienne et celle des autres. C'est un album qui aborde des questionnements existentiels. «C'est une manière de s'exorciser, j'ai fait cet album pour moi-même, mais bien sûr il y a une envie de partage.» Interrogé sur son style musical, Khaled Barkat répondra : «Il n'y a pas de style précis, quand on me parle de style, ça m'étonne, car, dans mon cas, je ne connais pas de style, parce que, lorsque j'étais jeune, j'ai appris que ‘'la musique est l'art de combiner un son agréable à l'oreille'', c'est-à-dire tout ce qui est beau pour moi passe, la musique est la musique, c'est quelque chose d'agréable et de beau.» «J'écoute de tout, quand j'étais jeune je faisais partie d'un groupe de rock, et nous chantions de l'anglais, j'ai fait de l'andalou, je connais le chaâbi, c'est un tout», insiste-t-il. Quant à son album, il résume l'esprit musical de Khaled Barkat : plusieurs genres musicaux (chaâbi, andalou et aussi de la musique moderne occidentale) caractérisent, en effet, le répertoire de l'artiste. C'est donc tout ce mélange et toute cette influence qui font l'originalité de la musique de Khaled Barkat. Yacine Idjer l Revenant sur sa période d'absence de la scène, Khaled Barkat dira sur un ton amer : «J'ai mal vécu ces vingt-ans», en faisant allusion aux années 1990. «Je les ai vécues mal comme tous les Algériens et encore plus en tant qu'artiste.» «C'était le vide, presque le suicide, la mort, mais bon, nous avons pu supporter», souligne-t-il, et de préciser : «Ce ne sont pas uniquement les artistes qui ont été touchés par le drame, mais toute la société en était victime.» Khaled Barkat, qui a connu et vécu l'exil (de 1995 à 2001), a attendu toute cette période pour sortir un autre album (le dernier remonte à 1986) parce que le moment d'en faire un n'était pas venu, mais il faut dire aussi que l'environnement ne s'y prêtait pas. «J'ai attendu toutes ces années pour faire l'album seulement parce que les conditions n'étaient pas réunies», confie-t-il, et de poursuivre : «Après 1986 date de mon premier album, et en 1990 j'ai essayé de faire le deuxième, sans succès pour diverses raisons. Pendant les années 1990, honnêtement je n'avais pas le cœur à faire de la chanson.» Après son retour d'exil (France), Khaled Barkat fait, pour rappel, un retour, en 2004, sur la scène. C'était au Mougar, lors d'un concert, mais le public et la critique n'ont pas suivi. «C'était raté en quelque sorte dans le sens où je n'étais pas vraiment prêt. Ma scène n'était pas prête. L'état psychologique aussi.»Interpellé sur son retour, il dira : «Je crois qu'il y a plus d'assurance, plus de réflexion. J'ai pris le temps et je pense que ça va être bien.»