L'affaire de la petite Safia est le meilleur exemple illustrant le drame d'une victime issue d'un mariage mixte. Cette fillette de 8 ans a été enlevée par son «père», Français résidant autrefois à Arzew, Jacques Scharbook. Celui-ci a revendiqué la parenté sur cette fille pour la ramener avec lui en France en lui attribuant une identité française et un nom français «Sophie». «Il n' y a aucune preuve qui indique que Scharbook est le père de cette fille, mais l'ex-ambassadeur français en Algérie Monsieur Bernard Bajolet, avec la complicité de juges algériens, a décidé d'attribuer la garde à Scharbook», s'est indigné Me Ben Braham dans une lettre adressée au Président français. «Même l'Ordonnance attribuée par le tribunal d'Oran qui oblige ce dernier à se soumettre à un test ADN, a été annulée», ajoute-t-elle. Contactée par nos soins pour savoir s'il y a du nouveau dans cette affaire, Me Ben Braham nous a déclaré être en train de mener une enquête sur notamment le magistrat français qui a régularisé la liaison conjugale entre Jacques Scharbook et la mère de Safia, mariage par acte civil en France, et a annulé l'acte de réconciliation de la même femme avec son premier époux, Algérien et père de Safia, du fait que ceux-ci avaient auparavant divorcé à l'amiable. «Il y a des faux qui ont été établis par les instances judiciaires, et nous avons su exactement comment cette fille a été remise à Scharbook en violation de la loi et de tous les textes juridiques. Aujourd'hui tout le monde se rejette la balle. Le ministère de l'Intérieur nous renvoie vers le ministère de la Justice qui, lui, nous demande de nous adresser aux services relevant du ministère des Affaires étrangères.» Me Ben Braham ne mâche pas ses mots pour affirmer que «le président de la République a été trompé, dès lors qu'on lui a transmis de fausses informations». Car, selon elle, toute personne ayant touché à ce dossier sait pertinemment que Jacques Scharbook n'est pas le vrai père de Safia. Me Ben Braham a exprimé sa détermination à donner un éclairage nouveau à cette affaire «politique» et «diplomatique», à même, de la transférer à la Cour européenne.