Protestation n Environ 400 citoyens ont organisé, hier, une marche d'Alger-Centre au Parc de la Liberté, avant d'observer un sit-in devant le siège du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. «Dix ans barakat ! Où sont nos logements ? Pourquoi les demandeurs de 2005 ont bénéficié de leurs logements et pas nous ?.... », pouvait-on lire sur les banderoles brandies par les protestataires, dont près de la moitié est composée de femmes, principalement des vieilles. «Nous ne comprenons pas pourquoi les responsables nous ont oubliés ! Pourtant, notre attente dure depuis près de dix ans, alors que ceux ayant déposé leurs demandes en 2005 en ont déjà bénéficié. C'est de la hogra ! Et nous n'allons pas nous taire devant cette injustice», ont affirmé, unanimes, les protestataires. Après une longue attente devant le ministère de l'Habitat, les manifestants ont été dispersés par la police. N'ayant pas pu convaincre les responsables du ministère d'accueillir leurs représentants, ils ont alors mis fin à leur marche dans le calme. L'important dispositif sécuritaire mis en place par les services de l'ordre tout au long de la rue Didouche-Mourad n'a, il faut le dire, pas été perturbé par les manifestants. Aucun dérapage n'a été signalé ni d'un côté ni de l'autre. Déçus par l'attitude des responsables du ministère de l'Habitat, les protestataires ont vite pris une nouvelle initiative, affirmant leur détermination à aller jusqu'au bout de leurs revendications. «Demain nous allons procéder à un grand rassemblement devant la direction générale de l'Aadl à Saïd-Hamdine afin d'exiger une réponse claire de la part des responsables», a déclaré un des manifestants. Le nombre total des demandeurs de logements Aadl depuis 2001 et qui n'ont pas encore bénéficié de logement, est estimé, selon les manifestants, à 3 500 personnes. Aucune réponse ne leur a été fournie et ils ne savent plus si leurs dossiers sont toujours valables ou pas, sachant que le programme Aadl de 55 000 logements a été scindé en deux parties (2001 et 2002), le reste des demandes non prises en charge a été classé dans le programme futur en association avec la Cnep. Et les protestataires d'hier ne veulent avoir qu'une réponse claire et sans équivoque à leurs doléances. « Nous voulons être entendus. Que la réponse soit positive ou négative, cela importe peu, mais que les responsables ne daignent même pas écouter notre problème cela touche à notre dignité en tant que citoyens. Que les responsables sachent que nous n'allons jamais baisser les bras. Nous allons faire valoir notre droit et nous en sommes capables», affirme un groupe de manifestants. «Nous pouvons faire pire que ce qui s'est passé à Diar Echems. Si c'est cela qui manque aux responsables qu'ils le disent ! Ils vont comprendre ce que peuvent faire des citoyens privés de leurs droits», ajoutent d'autres.