Disponibilité n Les pouvoirs publics ont mis en place ces dix dernières années des projets très importants pour régler définitivement le problème de l'eau et sécuriser ainsi le pays. Interrogé jeudi sur le prix de l'eau en Algérie lors de son passage au forum de la chaîne II, le ministre des ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, a indiqué qu'il n'est pas question d'augmentation pour le moment. «L'eau est à la portée de tout le monde dans notre pays, et nous sommes loin de son prix réel», a-t-il cependant précisé. Un mètre cube d'eau dessalé coûte à l'Etat 48 DA, et un mètre cube d'eau de barrage traitée environ 30 DA. Une famille simple composée de trois enfants, du père et de la mère (ménage de base) paie en moyenne 9 DA le mètre cube, alors qu'en moyenne l'algérien paie à 11 DA un mètre cube d'eau. «Le gouvernement n'a pas l'idée de toucher au prix de l'eau, tant que le budget de l'Etat permet encore de le soutenir. Cependant, cela n'est pas une solution car l'Etat a mobilisé beaucoup de moyens pour assurer la sécurité nationale en eau et parce que cette ressource est de plus en plus importante vu le réchauffement climatique qui bouleverse la planète. Ainsi, nous ne savons pas ce qui arrivera dans le futur», a indiqué le ministre. L'Etat a pris des mesures pour garantir l'eau à tous ses citoyens, mais il faut que ces derniers économisent cette ressource, ce n'est pas parce que le prix n'a pas été revu à la hausse qu'il faut la gaspiller. «Des experts nous ont suggéré d'augmenter le prix de l'eau pour pousser les citoyens à l'économiser, nous leur avons dit que nous allions tout d'abord améliorer le service public. Aujourd'hui, 70 % de la population algérienne a de l'eau chaque jour, en 2014 ce taux atteindra les 100 %, mais une fois que nous avons amélioré le service public nous réfléchirons peut être à augmenter le prix de l'eau, mais pour le moment il n'est pas question d'augmenter son prix», a expliqué M Sellal. A une question sur le dessalement de l'eau de mer, le ministre a indiqué que ce choix est stratégique. Il a été dicté par la sécheresse qu'a connue notre pays entre 2002 et 2004. «À l'époque, nous avons même pensé à importer de l'eau par bateau pour approvisionner les citoyens, vu la gravité de la situation», a indiqué M Sellal. «Le problème de l'eau est un problème de sécurité nationale. L'Etat qui n'a pas d'eau est un Etat soumis à toutes les pressions, donc un programme a été mis en place pour la réalisation de 13 stations de dessalement d'eau de mer», a-t-il ajouté. L'objectif des pouvoirs publics est de produire deux millions cinq cent mille mètres cubes/jour pour sécuriser les villes côtières. Ainsi, même en cas de sécheresse, les citoyens seront approvisionnés à partir de ces 13 stations. L'utilisation de l'eau dessalée permet par ailleurs d'économiser l'eau des barrages et donner un peu plus d'eau pour l'agriculture.