Tout en excluant pour le moment toute hausse du prix de l'eau pour les petits consommateurs, le ministre a indiqué que les prix actuels ne reflétaient pas le véritable coût du précieux liquide. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a assuré avant-hier soir, lors de son passage au Forum de l'ENTV, que les habitants de la capitale auront de l'eau 24/24 d'ici à la fin de l'année en cours. “Ce que nous garantissons, c'est que les populations auront de l'eau au moins 12 heures par jour”, a-t-il promis. Actuellement, 81% des Algérois bénéficient de ce confort, selon le ministre qui a également fait part de la réception d'une partie du complexe hydraulique Mostaganem-Arzew-Oran (MAO) qui permettrait, “s'il n'y a pas de problèmes techniques”, l'alimentation des populations de Mostaganem d'ici à fin juin. Le reste des villes desservies par l'ouvrage qui devrait suivre juste après, c'est-à-dire au mois de juillet, ce qui va contribuer, selon M. Sellal, à améliorer très nettement la situation de l'AEP dans la région d'Oran. Lors de cette émission, le ministre a évoqué le mégaprojet de transfert d'eau d'In-Salah à Tamanrasset dont la réception devrait intervenir, d'après lui, durant le 3e trimestre de l'année prochaine. L'invité du Forum de l'ENTV a fait part à ce propos des difficultés rencontrées dans la réalisation de cet important ouvrage qui s'étend sur près de 800 km. “Le projet n'est pas du tout facile, mais une fois achevé, il va permettre de régler le problème d'alimentation en eau potable dans toute la région de Tamanrasset. Plusieurs sociétés y travaillent”, a-t-il expliqué niant, au passage, que l'eau transférée soit utilisée pour l'exploitation des mines d'or de la région. Interrogé sur l'impact de la crise financière internationale sur les investissements dans le secteur de l'eau, M. Sellal a minimisé les conséquences de la crise assurant que “la chute du prix du pétrole n'a aucun impact sur ces investissements” et que “tout le programme tracé fonctionne normalement”. La tarification de l'eau est un sujet qui ne pouvait échapper au débat. M. Sellal a indiqué, à ce propos, que la politique suivie par le gouvernement en la matière repose sur la prise en considération de paramètres économiques, mais aussi sociaux. Tout en excluant pour le moment toute hausse du prix de l'eau pour les petits consommateurs, le ministre a indiqué que les prix actuels ne reflétaient pas le véritable coût de l'eau, précisant que le citoyen ne payait en moyenne que 19 DA/m3 alors que le véritable coût est de l'ordre de 150 DA/m3 dans certaines régions et atteint même 250 DA/m3 dans d'autres. Le ministre a réaffirmé, en effet, que les autorités n'envisageaient pour le moment aucune augmentation de ce tarif, ajoutant que même en cas d'augmentation du tarif elle ne touchera pas les petits consommateurs, les ménages en particulier. M. Sellal a, par ailleurs, évoqué le sujet des investissements consentis par l'Etat dans son secteur ces cinq dernières années. Ainsi, d'après lui, des financements d'un montant de 15 milliards de dollars ont été consacrés pour la réalisation des grands projets du secteur de l'hydraulique dans le cadre du quinquennat 2005-2009. Le ministre a mis en exergue dans le même contexte la politique du secteur durant les cinq dernières années qui a permis de résoudre le problème de la crise d'eau au niveau national grâce aux différents projets réalisés ou en cours de réalisation tels les barrages de Béni Haroun à l'est du pays, Koudiet Aserdoun au Centre, le complexe MAO et le projet In-Salah-Tamanrasset au Sud. Cette politique se poursuivra à travers le projet des grands transferts dans les Hauts-Plateaux qui concerne en particulier le transfert des eaux à travers le réseau des barrages des wilayas de Mila, Batna et Oum El-Bouaghi et les villes de Sétif, El-Eulma et Bordj Bou-Arréridj et celui concernant la région de Ghardaïa, Laghouat et Djelfa, a-t-il ajouté. Quant au programme du secteur pour les cinq prochaines années, le ministre a indiqué qu'il portait sur la poursuite des efforts visant à assurer l'approvisionnement en eau de toutes les régions du pays et l'amélioration des réseaux de transfert d'eau potable et des réseaux d'assainissement. Le ministre a annoncé, dans ce contexte, le lancement prochain d'avis d'appels d'offres pour la réalisation de 5 nouveaux barrages à travers différentes régions du pays. D'une capacité moyenne, ces barrages seront réalisés dans les wilayas de Mascara, Laghouat, Médéa, M'sila et Skikda. Le ministre a souligné que le nombre de barrages exploités au niveau national passera ainsi de 61 barrages à fin 2008 à 73 barrages en 2011 pour atteindre 80 en 2014. L'oued El-Harrach, la plaie ouverte de la capitale, a été aussi évoqué par M. Sellal en réponse aux questions des journalistes présents à l'émission. Mais à en croire les dires du ministre, Alger n'est pas près de se débarrasser de ce problème de si tôt. En effet, même si “le diagnostic est clair”, d'après le ministre, si le problème de la zone industrielle de Oued-Smar n'est pas réglé “c'est comme si on n'a rien fait”. Tout reste donc suspendu au traitement qui sera opéré sur les rejets de la zone industrielle. Interrogé sur l'expérience de la gestion déléguée de la distribution de l'eau dans les grandes villes, notamment à Alger, M. Sellal a affirmé que cette expérience s'est révélée “satisfaisante” bien que “tout ne soit pas parfait”.