Plusieurs centaines de salariés sans papiers, en majorité africains, se sont rassemblés, hier, à Paris, pour réclamer leur régularisation six mois après le lancement d'une grève et d'une campagne d'occupations de chantiers. Un millier de personnes selon les organisateurs, 700 selon la police, se sont rassemblées devant l'Hôtel de Ville, soutenues par des associations, élus de gauche et artistes. «Votre grève est légitime et il faut qu'elle gagne, il n'est plus question ici de flux migratoires : nous sommes dans un conflit du travail», a déclaré Raymond Chauveau de la CGT (premier syndicat de France). Quelque 6 200 sans-papiers, le plus souvent employés dans le BTP, la restauration et le gardiennage, sont en grève depuis mi-octobre, selon le syndicat. Ils dénoncent l'«arbitraire» de la circulaire existante qui donne, selon eux, trop de marge de manœuvre à chaque préfecture sur chaque dossier et exigent des critères simplifiés et harmonisés. «Nous contribuons à la vie économique du pays, nous ne sommes ni des voleurs ni des trafiquants de drogue ; la sécurité sociale et la caisse de retraite ne refusent pas nos cotisations», a dit au micro l'un des porte-parole du mouvement. Le 1er avril dernier, le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a répété qu'il n'avait pas l'intention d'assouplir les critères de régularisation en vigueur : cinq années de présence en France, une année d'ancienneté dans l'entreprise, une promesse d'embauche d'une durée supérieure à un an dans un métier en tension.