En plein cœur de l'été, une quarantaine de travailleurs clandestins en grève poursuivent leur action sur la plus célèbre avenue de Paris, les Champs-Elysées, déterminés à obtenir des papiers. Tous les jours, les grévistes du Bistro Romain et du Quick, deux restaurants des Champs-Elysées, installent leurs chaises, quelques drapeaux du syndicat CGT et deux tirelires bricolées dans des seaux sur l'avenue investie par les touristes. Ces sans-papiers disent ne rassembler que 15 euros au maximum d'aumône, beaucoup moins qu'avant l'été, où ça pouvait atteindre 80 euros par jour. Plusieurs centaines de salariés clandestins ont entamé un mouvement de grève en région parisienne le 15 avril, à l'initiative du syndicat et d'une association de soutien aux sans-papiers. Si la CGT s'est félicitée, début août, d'avoir obtenu la régularisation par le travail de 850 sans-papiers, environ 650 autres dossiers qu'elle a déposés avec l'association Droits Devant, sont toujours en attente dans les préfectures de la région parisienne. Aussi, depuis le 3 mai, 1 300 sans-papiers du collectif parisien Coordination-75 occupent une annexe de la Bourse du travail, dans le centre de Paris. Depuis trois semaines, plusieurs centaines d'entre eux manifestent deux fois par semaine. Il y aurait en France entre 200 000 et 400 000 étrangers en situation irrégulière, dont la majorité a un travail.