Coup n La maison en brique où se cachaient les deux chefs d'Al-Qaîda, tués dans une opération irako-américaine au nord de Bagdad, n'est plus qu'un amas de ruines. Le toit de cette construction de quatre pièces, situé dans une région désertique du nord de l'Irak, s'est effondré dans le raid aérien mené dimanche dernier, selon les autorités irakiennes. «Nous avons vu des appareils américains bombarder la région de Jazira, à un kilomètre de notre maison, et puis des hélicoptères se sont posés et des soldats américains ont encerclé le secteur avant l'arrivée de véhicules militaires», raconte un paysan. Lundi dernier, le Premier ministre Nouri al-Maliki et l'armée américaine ont annoncé que les deux principaux responsables de la branche irakienne d'Al-Qaîda avaient été tués la veille lors d'une opération conjointe près de Tikrit, berceau de la famille de l'ancien président Saddam Hussein, au nord de la capitale. Le chef politique du réseau, Abou Omar al-Bagdadi, et son chef militaire, Abou Ayyoub al-Masri, entretenaient des contacts suivis avec Oussama ben Laden, selon les autorités irakiennes, lesquelles ont saisi du matériel informatique. Dans les ruines de la maison, quatre uniformes militaires, six dishdashas (robes masculines traditionnelles) et des keffiehs sont éparpillés sur le sol. Plus étonnant, on a trouvé des robes et des sous-vêtements féminins neufs, ce qui laisse penser que les deux hommes vivaient là de manière plus ou moins régulière. Des livres religieux, un poste de télévision, une antenne satellitaire, du matériel électronique, des chargeurs pour ordinateurs et un réfrigérateur sont visibles dans les ruines. Une cache de deux mètres de large et trois mètres de profondeur, creusée à l'entrée de la maison, a été également mise au jour. Selon l'armée américaine, le fils d'Abou Omar Al-Bagdadi ainsi qu'un proche d'Abou Ayyoub al-Masri, tous deux impliqués «dans des activités terroristes», ont aussi été tués dans l'assaut. Devant la maison, une fourgonnette remplie de tomates et de concombres est abandonnée. Elle devait permettre à ces deux dirigeants de circuler sans se faire remarquer. Sur place, le lieutenant-colonel de police de la province de Salaheddine, Khalil Al-Ramel, confirme que l'attaque de dimanche dernier était une opération militaire terrestre combinée avec un raid aérien. A proximité, des camions américains retirent la carcasse d'un hélicoptère. Le commandement américain en Irak avait annoncé lundi dernier la mort d'un militaire quand son hélicoptère s'était écrasé lors de l'opération.