Le président kirghiz déchu, Kourmanbek Bakiev, réfugié au Bélarus, a affirmé ce matin être toujours le chef de l'Etat de ce pays d'Asie centrale. «Moi, Kourmanbek Bakiev, je suis le président élu du Kirghizstan et reconnu par la communauté internationale», a-t-il déclaré à des journalistes à Minsk, la capitale du Bélarus. «Je ne reconnais pas ma démission. J'ai été élu président il y a neuf mois par la population kirghize et aucun pouvoir ne peut m'arrêter. Seule la mort peut m'arrêter», a ajouté M. Bakiev. En outre, le gouvernement intérimaire du Kirghizstan a critiqué le Bélarus pour avoir accueilli le président déchu, un «criminel» dont Bichkek exige le retour au pays pour le traduire en justice. «La population du Kirghizstan ne peut réagir favorablement à l'arrivée au Bélarus d'un tel personnage qui a beaucoup de morts sur la conscience», a déclaré hier soir la chef du gouvernement provisoire, Rosa Otounbaïeva. Le nouveau gouvernement intérimaire kirghiz veut traduire en justice le président déchu à la suite du soulèvement populaire au début du mois dans la capitale Bichkek, qui a fait 85 morts et renversé le régime de M. Bakiev. Le Bélarus a annoncé hier avoir accueilli le président déchu du Kirghizstan, levant un mystère de plusieurs jours sur l'endroit où Kourmanbek Bakiev avait trouvé refuge. M. Bakiev s'était envolé le 15 avril du Kirghizstan pour le Kazakhstan voisin, où il avait remis sa démission après des négociations coordonnées par la Russie et les Etats-Unis en vue d'apaiser les tensions.