Résumé de la 45e partie n Thomas Edison est sollicité par l'Etat de New York pour inventer un procédé d'exécution moderne. Le savant accepte pour contrer un adversaire, George Westinghouse. Thomas Edison, né en 1847, est un savant fécond : on lui prêtera un total de quelque deux mille brevets d'inventions qui vont du microphone au télégraphe duplex à la lampe à incandescence, en passant par le phonographe, l'accumulateur alcalin, le stencil et bien d'autres choses. L'invention de la lampe à incandescence, en 1878, va pousser Thomas Edison à songer au développement d'un système de distribution électrique pour alimenter justement ses lampes. Sans ce système, son invention ne présenterait pas de grand intérêt puisque destinée à rester une simple curiosité. Le 4 septembre 1882, il met au point cette centrale : à partir de son laboratoire de Pearl Street, il réussit à alimenter, en courant continu de 110 volts, près d'une soixantaine de clients de Manhattan. C'est à ce moment que va entrer en jeu Westinghouse. George Westinghouse, né en 1846, s'intéresse aux moyens d'améliorer la sécurité des chemins de fer. ll invente un système de freinage utilisant de l'air comprimé et que le chauffeur actionne sans l'aide de l'agent qui était jusque-là affecté à cette tâche. Un tel dispositif existait mais actionné par des chaînes et mû par de la vapeur d'eau, il était difficile à utiliser. Westinghouse améliore par la suite son système et standardise les freins automatiques : il invente un nouveau système de signal et d'aiguillage utilisant l'électricité et l'air comprimé. En 1868, il s'installe à Pittsburgh, et l'année suivante il fonde sa société : la Westinghouse Air. Il s'intéresse aussi au téléphone mis au point par Graham Bell en 1877, améliorant son utilisation, car au début les appels étaient dirigés vers un standard, ce qui provoquait un enchevêtrement des fils. Il met en place des postes automatisés capables de transmettre les appels à un central téléphonique, réduisant ainsi le nombre de fils. C'est l'ancêtre du réseau téléphonique commuté. Il s'informe aussitôt sur le système développé par Edison et il le trouve sans grand intérêt : il pense en effet que le système, basé sur un courant continu de faible voltage, nécessite des valeurs de courant importantes et de grosses pertes de puissance : le système ne peut donc être rentable sur une grande échelle. Westinghouse se tourne vers le courant alternatif, basé sur l'augmentation du voltage, au moyen d'un transformateur qui le transporte et le distribue, et sa diminution une fois arrivé à l'utilisateur. En 1886, Westinghouse, aidé par William Stanley, procède à l'installation du premier système de distribution de courant alternatif à Great Barrington, dans le Massachusetts. Le voltage produit est de 3 000 volts au départ et de 100 volts à l'arrivée pour alimenter les ampoules. Le système comporte des dangers, ce que Edison ne manque pas de dénoncer dès la mise en place de ce systèm, mais pour Westinghouse son système est plus économique. L'un et l'autre ont raison et c'est la guerre pour chacun des savants d'imposer son système. Dans cette guerre, Edison va insister sur la sécurité des gens alors que Westinghouse, lui, va mettre en exergue les arguments économiques. «A quoi bon, explique-t-il, un système coûteux, qu'on ne peut mettre à la portée de tous ? — A quoi bon, réplique Edison, un système bon marché mais qui fait courir un danger mortel aux utilisateur ?» (à suivre...)