Certains génériques comme les médicaments antiépileptiques, les anticoagulants, les antidiabétiques, ou encore les médicaments utilisés en cardiologie possèdent une faible marge thérapeutique. C'est-à-dire qu'une très faible variation de la dose administrée rend le médicament soit inefficace, soit toxique. En principe, le médicament générique contient la même quantité de substance active que le médicament de marque, toutefois, les impératifs de production à bas coût peuvent néanmoins inciter certains fabricants de médicaments, génériques ou fabricants de princeps, à contourner les normes de production coûteuses imposées par les autorités de santé. Certains estiment que dire que le générique est la copie exacte d'un médicament de marque, qu'il contient le même principe actif et, par conséquent, le même effet thérapeutique, n'est rien d'autre qu'une affirmation mensongère. Pour eux, un médicament est un ensemble complexe qui associe une ou plusieurs molécules actives destinées à traiter, et d'autres substances appelées excipients, destinés en quelque sorte à «véhiculer» le principe actif, à garantir sa bonne absorption par le tube digestif et à maintenir son taux constant dans l'organisme entre deux prises du médicament. Le problème c'est qu'un fabricant de médicament générique est tenu de respecter le principe actif mais pas les excipients qui composent le médicament d'origine. Ainsi, l'effet thérapeutique soi-disant «à l'identique» n'est absolument pas assuré. «Je prends des médicaments importés parce que les médicaments génériques fabriqués en Algérie n'ont pas vraiment d'effets», explique un retraité qui suit depuis plusieurs années un traitement pour une maladie cardiaque. Un autre citoyen estime qu'il y a une grande différence entre le Doliprane importé et le médicament générique fabriqué en Algérie. Le premier a des effets immédiats et l'autre n'a aucun effet sur la douleur. «Le médicament générique peut constituer une alternative au princeps (médicament d'origine), mais à condition que l'Algérie se dote d'un système efficace de bioéquivalence, ce qui n'est pas le cas actuellement», regrette un pharmacien. Lire demain notre dossier : «Automédication : cette maladie du siècle !»