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Suspense
Le chat et les pigeons (69e partie)
Publié dans Info Soir le 26 - 04 - 2010

Résumé de la 68e partie n Eileen Rich est le 2e témoin. Elle dit une phrase qui surprend l'inspecteur : «Personne ne nourrissait de ressentiment envers la victime…»
Eh bien, j'estime que s'il s'était agi d'un hold-up contre une banque, elle aurait très bien pu être la caissière qui se fait tuer. Mais ç'aurait été en tant que caissière, pas en tant que Grace Springer. Personne ne l'aurait aimée ou haïe assez fort pour vouloir se débarrasser d'elle. Je pense que, probablement, elle le ressentait elle-même sans pouvoir le formuler, et que c'est cela qui la rendait si ennuyeuse. Toujours à repérer ce qui n'allait pas, voyez-vous, à appliquer le règlement, à guetter et à découvrir ce que faisaient certaines quand elles ne l'auraient pas dû, et à les dénoncer.
— A espionner ? demanda Kelsey.
— Non, pas exactement, précisa Eileen Rich. Elle ne se serait pas promenée à pas de loup pour fouinailler, ni rien de ce genre. Mais si elle tombait sur quelque chose qu'elle ne comprenait pas, elle était déterminée à tirer l'affaire au clair et à en avoir le cœur net. Et elle finissait par en avoir bel et bien le cœur net.
— Je vois... Vous-même, vous ne l'aimiez pas beaucoup, n'est-ce pas, miss Rich ?
— Je ne crois pas avoir jamais pensé à son cas. Pour moi, elle n'était que le professeur de sport. Oh ! que c'est affreux à dire, de n'importe qui ! Seulement ceci - seulement cela !... Mais c'était bien ainsi qu'elle envisageait elle-même son travail. Ce n'était qu'un travail qu'elle mettait sa fierté à bien accomplir. Cela ne l'amusait pas. Elle ne s'enthousiasmait pas lorsqu'elle découvrait qu'une fille pourrait devenir réellement bonne au tennis ou dans une des disciplines de l'athlétisme. Elle n'en éprouvait ni joie ni sentiment de triomphe.
Kelsey jeta à Eileen Rich un regard curieux. Bizarre jeune femme que celle là, pensa-t-il.
— Vous semblez avoir vos propres idées sur bien des choses, miss Rich, commenta-t-il.
— Oui. Oui, peut-être bien.
— Depuis combien de temps êtes-vous à Meadowbank ?
— A peine un peu plus d'un an et demi.
— Il n'y a jamais eu de problème auparavant ?
— A Meadowbank ?
Elle paraissait surprise.
— Oui.
— Oh ! non. Tout s'était toujours très bien passé, jusqu'à ce trimestre.
Kelsey insista :
— Qu'est-ce qui cloche dans ce trimestre ? Ce n'est pas au meurtre que vous faites allusion, n'est-il pas vrai ? Vous pensez à autre chose...
— Non, je... enfin, oui, peut-être - mais c'est si vague.
— Précisez.
— Ces derniers temps, miss Bulstrode n'a pas été très heureuse. Vous ne le verriez pas. Je ne crois pas que quelqu'un d'autre l'ait même remarqué. Mais moi, oui. Et elle n'est pas la seule à être malheureuse. Mais ce n'est pas à cela que vous pensiez, n'est-ce pas ? (à suivre...)


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