Obama a tenu sa promesse faite à l'occasion de son grand discours du Caire en juin dernier, en réunissant, hier, à Washington, des entrepreneurs de quelque 50 pays musulmans. Au centre des discussions, les échanges économiques et les perspectives d'un plus grand rapprochement d'une manière générale. Environ 250 entrepreneurs ont participé à l'événement, venus de l'ensemble du monde islamique, où l'image de l'Amérique a été ternie par les guerres d'Irak et d'Afghanistan, le scandale des sévices contre des prisonniers d'Abou Ghraïb ou encore le camp de Guantanamo. Le président américain a annoncé lors de ce sommet une série d'échanges commerciaux et éducatifs avec des pays musulmans. La Maison-Blanche espère que ce sommet de deux jours contribuera à approfondir les relations, en allant au-delà des discussions sur le terrorisme et les conflits, qui ont dominé les échanges diplomatiques entre les Etats-Unis et le monde musulman depuis plusieurs décennies. C'est donc un bon signe de sa volonté de forger de nouveaux liens avec le monde islamique. Pour rappel, à l'occasion de son grand discours du Caire en juin dernier, M. Obama avait promis d'organiser ce sommet et plaidé pour un «nouveau départ» dans les relations entre le monde musulman et l'Amérique. En nous écoutant les uns les autres, nous avons été capables de créer des partenariats», s'est félicité M. Obama, notant que le Fonds pour la technologie globale et l'innovation, destiné à soutenir les investissements dans le monde musulman, avait «le potentiel de mobiliser» deux milliards de dollars d'investissements privés. Le Président a également dévoilé une série de partenariats destinés à renforcer les échanges économiques entre les Etats-Unis et les pays musulmans. En ouvrant cette réunion, le secrétaire américain au Commerce, Gary Locke, a souligné que le soutien au développement économique des pays musulmans serait bénéfique à cette partie du monde, mais aussi à l'économie et à la sécurité des Etats-Unis. «Il est tout à fait dans l'intérêt de l'Amérique, et aussi du reste du monde, que vous réussissiez», a-t-il lancé aux délégués «Ce n'est pas seulement un exercice de relations publiques ou de diplomatie», avait souligné avant le sommet, Ben Rhodes, l'un des principaux conseillers de M. Obama en matière de sécurité nationale. «Pour nous, il s'agit de la première pierre à l'édification de partenariats tangibles dans un domaine crucial». «Nous ne considérons pas qu'il s'agit d'un substitut à nos efforts concernant la paix au Proche-Orient, la lutte contre le terrorisme ou l'Iran, mais que c'est le moyen d'établir des relations plus complètes», avait expliqué un autre responsable de l'administration américaine avant le sommet.