Le sultan sort aussitôt de sa cachette et s'écrie : «Malheureux, que fais-tu là ? Que donnes-tu à mes enfants ? — Je leur donne à manger ce que j'ai coutume de leur donner tous les jours ! — Tu donnes à manger du plâtre à mes enfants. — Oui, un plâtre qui se transforme, par la volonté de Dieu, en la meilleure des nourritures !» Il reprend le plâtre de la main des enfants et le montre au roi. Ce n'est que du vulgaire plâtre ! «D'habitude, le plâtre se transforme sur le champ, dès que les princes le prennent, mais comme aujourd'hui tu es intervenu avec violence, le plâtre ne s'est pas transformé, et pour cette raison, je ne le donnerai pas à manger aux jeunes princes.» Il secoue sa main et fait tomber le plâtre. «Ne le croyez pas, s'écrie le vizir, en réalité il cherche à empoisonner vos enfants ! Il doit travailler dans l'ombre pour vos ennemis ! C'est certainement un espion !» Le roi fronce les sourcils et regarde sévèrement Choudhi. «Est-ce vrai que tu sers mes ennemis ? — «O roi, répond le saint homme, le seul maître que je sers est Dieu !» Le sultan interroge quand même ses enfants sur ce que Choudhi leur donne à manger. «C'est une excellente nourriture, père ! dit l'un des enfants. — Une nourriture inconnue mais néanmoins succulente ! dit un autre. Elle nous donne des forces et nous fait aimer les études !» M. A. Haddadou