Le vizir intervient de nouveau. «En donnant du plâtre à vos enfants, ô roi, cet homme leur donne l'impression de les nourrir, mais c'est sûrement un magicien, son but est de nuire à vos enfants et de priver le royaume d'héritiers !» Ces mots enflamment le roi. — Est-ce vrai que tu cherches cela ? dit-il à Choudhi. — Non, ô roi, il ne m'appartient pas d'ôter la vie à quiconque ! C'est Dieu qui fait vivre et qui fait mourir ! Ces propos semblent calmer le roi mais le vizir revient à la charge : — demandez-lui, Majesté, s'il donne à vos fils du plâtre à manger ! Le roi se retourne vers Choudhi : — Donnes-tu du plâtre à manger à mes fils ? — Oui, Majesté ! — ça suffit ! dit le roi, tu cherches à les empoisonner, je ne veux plus rien entendre, tu dois rendre compte de ce crime horrible. Le vizir jubile : cette sentence signifie que Choudhi est condamné à mort. «Choudhi a tenté d'empoisonner les enfants du roi ! Choudhi a été condamné à mort par le roi, il va bientôt être exécuté !» Si certains déplorent cette condamnation, d'autres l'approuvent : le marchand de bonbons, celui qui passe son temps à faire le pitre dans les rues et qui dénonce les dévots, a provoqué trop de scandales ; ce n'est que justice de le faire mourir, de débarrasser la ville d'un parasite et d'un dément !