Initiative n «Pôle culturel méditerranéen» est l'intitulé d'un projet mené par Sofiane Abou et Nawal Lagraâ, danseurs contemporains. Ce projet, conçu en direction des jeunes danseurs algériens, consiste en une session de formation dans le domaine de la création chorégraphique contemporaine. A l'issue de la session, un spectacle sera donné au mois de septembre au Théâtre national, puis suivront des tournées en vue de promouvoir le produit à l'échelle nationale et même à l'étranger (France). Le projet sera en effet présenté à Lyon, à l'occasion de la Biennale de la danse du 26 septembre au 2 octobre 2010, avant de sillonner les régions d'Île de France. Le projet, qui tend à développer et à promouvoir l'art de la danse contemporaine en Algérie, est né d'une rencontre entre Sofiane Abou Lagraâ, fondateur et directeur de la compagnie La Baraka, basée à Lyon (France) et la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, et ce, dans le cadre du deuxième Festival culturel panafricain qui, rappelons-le, s'est déroulé du 5 au 20 juillet 2009. Le spectacle de clôture du Panaf, conçu par Sofiane Abou Lagraâ, s'est avéré une collaboration constructive que la ministre de la Culture a tenu à renouveler. Cela s'est fait par la création, au sein du ballet national algérien, d'une cellule de danse, une troupe réunissant de jeunes talents. Ils sont au nombre de 13 à avoir été retenus parmi les 400 qui s'étaient présentés venant de toutes les régions du pays. Cette cellule est structurée autour de deux pôles : la formation et la création. Ceux qui ont été retenus, tous du milieu du hip-hop ou celui de la capoera, âgés de 19 à 36 ans, ont été choisis pour former la «dream team». Ils bénéficient actuellement d'une formation en danse contemporaine que Nawal Lagraâ s'est chargé d'assurer. Elle est responsable du volet pédagogique, tandis que Sofiane Abou Lagraâ se chargera de l'aspect technique, c'est-à-dire de la création du spectacle. Ce dernier aura pour titre «Nya» et s'organisera autour de deux pièces distinctes. Chacune sera baignée par deux styles de musique représentatifs de la mémoire collective française et algérienne. La partie algérienne sera représentée par les chants profonds et authentiques des Aurès de Houria Aïchi et Abderrachid Marnis, alors que le côté français sera marqué par le «Boléro» de Maurice Ravel. Soutenu par le ministère de la Culture en collaboration avec l'Agence nationale du rayonnement culturel et le Ballet national, le projet, «Le Pont culturel méditerranéen», est conçu comme un programme de coopération artistique entre les deux pays, l'Algérie et la France et ce, à travers l'expression chorégraphique. Il s'agit en fait de la représentation par la danse d'un univers musical représentatif de la mémoire partagée entre les deux pays, comme il s'agit d'un périple de part et d'autre de la rive Méditerranée. Ce programme de coopération en faveur de l'art chorégraphique est triennal, c'est-à-dire qu'il s'étalera sur trois années d'échanges, de formation, de création et de rencontres.