“Pôle culturel méditerranéen” est un projet porté par Nawal et Sofiane Abou Lagraâ, qui tend à développer et à promouvoir l'art de la danse en Algérie. Après la création d'une cellule de danse contemporaine au Ballet national algérien, un spectacle grandiose sera présenté le 18 septembre 2010 au Théâtre national algérien. C'est l'histoire d'une rencontre entre la ministre de la Culture Mme Khalida Toumi et le danseur contemporain Sofiane Abou Lagraâ, fondateur et directeur de la compagnie la Baraka, basée à Lyon. Cette rencontre a donné naissance à une collaboration dans le cadre du 2e Festival culturel panafricain, puisque Sofiane Abou Lagraâ a conçu le spectacle de clôture du Panaf, qui s'est tenu à la salle Atlas. Mais ne voulant pas s'arrêter là, le jeune Oranais et la ministre de la Culture ont décidé de pousser cette collaboration, en créant une cellule de danse contemporaine avec le Ballet national algérien. Le ministère de la Culture, le Ballet national algérien et l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) ont donc mis en œuvre un programme d'échanges et de coopération avec la création de ladite cellule. Comme la compagnie la Baraka est soutenue entre autres par la fondation BNP Paribas, cette dernière soutient également ce projet, qui donnera naissance, à son issue, à un spectacle grandiose intitulé Nya. En effet, la fondation BNP Paribas soutient des projets culturels, elle fait du mécénat et voit en ce partenariat une manière de développer “l'expression chorégraphique dans le respect de l'histoire commune qui est au cœur de la relation franco-algérienne”. Avant-hier soir, Sofiane Abou Lagraâ, en compagnie de son épouse, la talentueuse danseuse Nawal Lagraâ, ont présenté les grandes lignes de ce projet autour d'un dîner conviviale. “Pôle culturel méditerranéen” qui tend à “apporter un appui au développement de l'expression chorégraphique”, cela a demandé un grand investissement de la part de ce couple qui partage la même passion pour la danse et qui porte un grand intérêt aux origines et aux traditions. En janvier dernier, le Ballet national algérien a organisé un concours à travers toute l'Algérie, pour sélectionner treize danseurs. À la grande surprise, ils étaient 400 jeunes danseurs, de toutes les régions de l'Algérie, à postuler. Le choix s'est porté sur 13 d'entre eux, qui bénéficient actuellement d'une formation en danse contemporaine, avec une prise en charge totale du Ballet national algérien. Nawal et Sofiane Abou Lagraâ ont, cependant, insisté sur le fait qu'ils ne sont pas en Algérie pour apprendre l'art de la danse aux jeunes Algériens, déjà pétris de talent, ils sont là pour accompagner ces jeunes dans leur formation et leur élargir le champ des possibilités. En outre, la cellule contemporaine est structurée autour de deux pôles, jugés indissociables, que sont la formation et la création. Nawal Lagraâ est chargée de la formation ; elle est responsable pédagogique et assistante-artistique. Quant à Sofiane Abou Lagraâ, il est responsable de la création et c'est d'ailleurs lui qui a conçu le spectacle Nya, qui verra le jour en septembre prochain. Nya est “une création de deux pièces distinctes, chacune baignée par deux musiques représentatives de la mémoire collective française et algérienne”. La partie algérienne sera agrémentée par les chants profonds des Aurès de la sublime Houria Aïchi et le chanteur Abderachid Marnis. La partie musicale française sera représentée par le Boléro, de Maurice Ravel. Treize jeunes danseurs algériens (Abderraouf Bouab, Mokhtar Boussouf, Ali Branis, Nassim Feddal, Mohamed Ghazli, Nassim Hendi, Amine Kouadri, Oussama Kouadria, Bilal Madaci, Salah Eddine Mechgegueg, Riad Mendjel, Mahdi Negazzi, Zoubir Yahiaoui) montreront tout ce qu'ils ont appris durant leur formation, les 18, 19 et 20 septembre prochain, au Théâtre national algérien, pour la première mondiale. Ils entameront ensuite une tournée en France et seront du 26 septembre au 2 octobre à la Biennale de la danse de Lyon, avant de sillonner les régions de l'Île de France. Ce projet réussit à nous montrer une autre image de l'Algérie. Une image positive et créative. L'Algérie a du talent, et elle le montre !