Cause n Nos routes constituent «un facteur aggravant les accidents à cause surtout de leur mauvaise conception et de l'absence de passages pour piétons» «Les facteurs influant sur le comportement des usagers de la route» ont été au cœur de l'étude réalisée par le laboratoire de la prévention et de l'ergonomie de l'université de Bouzaréah. Les résultats de cette étude font état du non-respect du code de la route par les usagers aussi bien les conducteurs que les passagers. En revanche, elle met en relief la grande responsabilité des conducteurs dans la recrudescence du nombre d'accidents de la route. Le Pr Hammou Boudrifa, responsable du laboratoire en question, a, dans cette enquête, largement exposé les facteurs concourant à l'augmentation de l'accidentalité sur nos routes. Le plus influant serait, selon lui,«le comportement négatif chez les usagers de la route». Il existe, autrement dit, une absence vérifiée de «responsabilité sociale» chez les conducteurs. Cette carence se traduit, généralement, par «des comportements négatifs à savoir la négligence, l'opportunisme, l'égoïsme, l'indifférence ainsi que la mauvaise interprétation des priorités», dit le Pr Boudrifa. Il ajoutera à cette longue liste noire de dysfonctionnements d'autres facteurs à l'origine de cette absence de responsabilité sociale. Il évoque dans ce cadre, «le manque de rigueur dans l'application du code de la route, dans la sensibilisation et l'éducation routières, dans la formation dans la conduite ainsi que l'absence d'une culture inhérente à l'utilisation des passages pour piétons». L'interlocuteur n'omet pas, toutefois, de citer l'état de nos routes qui sont, elles-mêmes, «considérées comme un facteur pouvant expliquer certains comportements négatifs», dit-il. Elles constituent en outre «un facteur aggravant les accidents à cause surtout des encombrements, de l'absence de passages pour piétons ainsi que de la mauvaise conception des routes et de leur mauvais état», poursuit le premier responsable du laboratoire de la prévention et de l'ergonomie. L'autre cause peu mise en avant dans ce phénomène est la maintenance du véhicule. L'étude rappelle dans ce cadre que cet élément n'est pas de moindre importance puisque la responsabilité civique et pénale du conducteur lors d'une détérioration mécanique est bien impliquée. Ce travail qui, a concerné près de 7 058 conducteurs répartis sur l'ensemble du territoire national, a établi un classement de wilayas sur la base du nombre d'accidents comptabilisé dans chaque région. Ainsi, Sétif figure parmi les wilayas qui enregistrent le plus grand nombre d'accidents de la route. La défaillance humaine est à 80% responsable de ces sinistres. Les statistiques parlent d'un accident tous les trois jours en moyenne et de cinq morts par mois.