Les bourreaux traînent Choudhi, enchaîné, dans les rues de Tlemcen, suivi par une foule immense et des soldats chargés d'empêcher les disciples du condamné de l'approcher. Des gens, excités par les amis du vizir qui a fait condamner Choudhi, criaient : «A mort, l'empoisonneur ! A mort l'imposteur ; il voulait faire mourir les fils du roi et empêcher sa succession.» Leurs cris couvrait la voix de ses disciples qui imploraient pour lui la clémence. «Choudhi a été calomnié, comment un homme qui aime tant les enfants, pouvait-il attenter à leur vie ?» Mais chacun sait qu'il n'y aura pas de clémence pour Lhalwi, le marchand de bonbons. On le traîne par la porte Bab Ali, hors des murs de la ville et on le jette sur un terrain vague. Tandis qu'un homme le maintient, un autre, d'un coup d'épée le décapite. La tête roule, le corps est secoué de soubresauts, comme la dépouille d'un mouton qu'on vient de sacrifier, puis lentement, il cesse de bouger. Le bourreau rengaine son épée, puis, dans les rues de la ville, un héraut annonce la nouvelle de l'exécution. «Ainsi finissent les traîtres et les comploteurs !» Le corps va être abandonné sans sépulture. Il sera la proie des chacals et des hyènes. Ainsi finit sidi Lhalwi, mais ainsi commence sa légende.