Farniente n Des dizaines de milliers de touristes insouciants se dorent au soleil, un peu partout le long des plages de Thaïlande et d'Indonésie. Depuis ces cinquante dernières années, les hommes se rendent compte avec effroi et de plus en plus de surprise qu'ils n'ont pas le dernier mot sur la Planète et même qu'ils ne l'ont jamais eu. Météorologues, spécialistes des volcans et autres observateurs des divers changements climatiques, tous constatent avec des sueurs froides dans le dos, que la nature se rebiffe actuellement et qu'elle est en train carrément d'entrer en fronde. Comme si elle se réveillait brutalement d'un long sommeil qui fait croire un moment qu'elle était soumise, et même consentante. Grossière erreur s'il en fut. Car la force des éléments se situe sur une autre échelle qui n'a aucune commune mesure avec celle que nous connaissons habituellement. L'humanité n'en a pris conscience en réalité qu'il y a quelques années seulement. Tout le monde a en tête ces images d'apocalypse que les chaînes de télévision ont relayées en boucle pendant plusieurs semaines à travers la terre entière. Souvenez-vous. Des dizaines de milliers de touristes insouciants se dorant au soleil, un peu partout le long des plages de Thaïlande et d'Indonésie. En short ou en bermuda, ils n'avaient d'autres soucis pendant leurs vacances que de mordre à pleines dents dans une vie de quiétude, de farniente et de bonheur des sens. En quelques heures, alors que tout était calme et que rien ne présageait le pire, la mer brusquement se déchaîne. Les vagues enflent, les flots montent. Ils atteignent avant de frapper les berges avec trois et même quatre mètres de hauteur, certaines ont la taille d'un immeuble, du jamais vu. Tétanisés par le spectacle d'un enfer qui se rapproche, de nombreux estivants rejoignent leurs hôtels et quelques-uns grimpent sur les terrasses. Beaucoup parmi eux n'ont d'autre alternative que de fuir pour se réfugier à l'intérieur des terres. Le deuxième tsunami du siècle détruit tout sur son passage, sur des milliers de kilomètres d'amplitude. Des complexes seront rasés, des villages seront rayés de la carte. Même le Sri Lanka n'échappe pas au rouleau compresseur d'une nature instable et qui ne tient pas en place. Tout est balayé, emporté, déchiqueté, cassé, broyé. Les morts se comptent par centaines de milliers sans compter les disparus, les blessés et bien sûr les sans-abri. D'un autre côté, il aura fallu que des plaques tectoniques se déplacent de quelques mètres seulement et sur lesquelles les hommes n'ont évidemment aucune prise pour qu'une île entière, celle de Haïti notamment soit quasiment détruite en l'espace de quarante-huit heures. Plus de 70 milliards de dollars seront nécessaires, selon les pays donateurs pour reconstruire et viabiliser un pays aujourd'hui presque rasé.