Colère Les travailleurs du Théâtre national algérien ont déposé, samedi, au niveau de la direction, un préavis de grève. «Le motif de la grève est d?ordre social et professionnel», déclare Aïssa Khelifi, secrétaire général de la section syndicale du TNA. Et d?ajouter : «Nous voulons que notre situation change, s?améliore, car cela fait plusieurs années que ça dure, et il est temps que les choses prennent une autre tournure.» Les travailleurs revendiquent les droits sociaux qu?ils n?ont pas touchés depuis plusieurs années ainsi que la régularisation des salaires attendue depuis 1996. La régularisation de la situation administrative, à savoir mettre à la disposition des travailleurs un espace où ils pourront travailler, fait partie des doléances. A ce sujet, Aïssa Khelifi dit : «On n?a même pas un bureau fixe où l?on peut rédiger une lettre, ou se réunir.» Mais la raison principale, c?est-à-dire le fond du problème qui a poussé le syndicat à enclencher une grève, c?est le fait que les travailleurs se sentent isolés, marginalisés. «On souffre dans le sens où on est marginalisés», confie Aïssa Khelifi, ajoutant : «Chaque directeur, lorsqu?il arrive à la tête du théâtre, ramène son équipe qui, elle aussi, fait venir ses amis, et nous, les anciens, sommes écartés, isolés. Nous dénonçons donc cette attitude discriminatoire.» Et d?ajouter : «Nous ne sommes pas contre les recrutements, mais il y a des critères à retenir et des conditions à observer ; d?abord, on ne recrute pas sans une commission de recrutement ; et avant de recruter du personnel, il faut penser à donner la chance aux anciens qui, avec plus d?expérience, peuvent accéder à des places promotionnelles, et il faut s?assurer qu?il y a des postes budgétaires.» Il se trouve, par ailleurs, que l?ensemble du nouveau personnel n?a pas, selon Aïssa Khelifi, les qualifications requises lui permettant d?assurer le poste qu?il occupe. «Il y a des personnes qui ont été recrutées, mais qui ne font rien, elles sont là seulement pour toucher un salaire.» Et pour conclure, le secrétaire général de la section syndicale du TNA espère que la direction qui, jusqu?à présent, n?a pas daigné prêter l?oreille à leurs doléances, ouvrira un dialogue avec eux, solutionnera les problèmes auxquels les travailleurs sont confrontés et répondra à leurs revendications. «Au cas où la direction refuserait de faire l?effort de régulariser notre situation, nous maintiendrons la grève pour une durée illimitée, et nous sommes prêts à observer une grève de la faim», conclut Aïssa Khelifi d?un ton déterminé. Du côté de la direction, aucune déclaration ; nous n?avons pas pu voir le directeur du théâtre. «Il est absent», nous a-t-on dit.