Résumé de la 1re partie En s?arrêtant dans un café à la sortie de Blida, Mahfoud est accosté par un jeune voyageur, Abderrahmane, qu?il accepte de prendre à bord de sa camionnette. Abderrahmane grimpe à l?arrière et le véhicule démarre? Tout d?abord, le jeune homme, qui aperçoit le cercueil, se demande s?il y a un mort à l?intérieur, car il n?a pas voulu poser la question au conducteur pour ne pas paraître poltron. Le cercueil est là, au milieu de la benne lugubre dans la semi-obscurité. Le garçon reste longtemps à le fixer, assis près de lui, puis il le touche du pied, le pousse sur le côté. Comme il glisse facilement, il comprend qu?il est vide. Les kilomètres se succèdent. «Il roule bien, se dit Abderrahmane, à cette allure, je serai à El-Bordj dans deux heures et demie tout au plus? Mais comme il fait froid !» Le jeune homme, malgré sa parka remontée jusqu?au menton, grelotte. Le vent glacial pénètre en trombe dans la benne, et il a l?impression que d?une minute à l?autre, il va être projeté contre le fond de la camionnette. Il tente de résister en s?accrochant au bord, mais il parvient difficilement à garder son équilibre. Il commence à pester contre le conducteur. «Mais qu?est-ce qu?il a cet idiot, à me faire monter à l?arrière par ce froid? et avec un cercueil !» Il voudrait avertir le conducteur pour le forcer à s?arrêter et l?autoriser à prendre place à l?avant, à l?abri du vent. Il a beau cogner contre la cloison, Mahfoud n?entend rien, ou semble ne rien entendre? Abderrahmane regarde le cercueil et il lui vient une idée. Il se glisse à l?intérieur et rabat le couvercle à demi, qu?il bloque avec son sac à dos? Là, il est bien. «Après tout, on est tous appelés à passer par là !» se dit-il. Il est un peu à l?étroit avec ses gros vêtements d?hiver, mais au moins, il ne doit plus lutter contre le vent glacial. Peu à peu, il se réchauffe, ses muscles se détendent, et il cède au sommeil? Mahfoud a bien entendu les coups portés par son passager à l?arrière de la cabine, mais il fait la sourde oreille. «Qu?il reste là où il est? On ne sait jamais à qui on a affaire? D?accord, il a l?air tranquille, mais qui sait ? Il a fini par se calmer, songe le conducteur, il a dû comprendre? Il doit s?estimer heureux de trouver quelqu?un qui accepte de le prendre par les temps qui courent, alors qu?il accepte ce qu?on lui offre?» Il continue à rouler à travers la région de Bouira, passe à proximité de la ville, sur sa gauche, endormie au milieu de ses lumières et continue à jouer au chat et à la souris avec les poids lourds? (à suivre...)