Selon ce qui a été convenu hier, à l'issue de la réunion qui a regroupé les représentants de la Fédération nationale des Cheminots et de la base syndicale avec le patron de l'Ugta, la reprise du travail devait s'effectuer ce samedi. Mais les trains n'ont pas roulé, les grévistes ayant relevé que l'appel à la reprise n'a pas été signé par le SG de la Centrale syndicale. Interrogé ce matin sur l'appel à la reprise du travail émanant de Sidi Saïd, Abdelhak Boumansour, président de la section syndicale de la gare de l'Agha (Alger), a affirmé que «le communiqué ne porte pas la signature de Sidi Saïd», rappelant que le SG de la Centrale syndicale a «clairement signifié que le mouvement de protestation des cheminots est des plus légitimes, de même que leurs revendications ». «Nous avons été bien reçus hier vendredi par Sid Said, nous avons exposé notre problème, résultat : le patron de l'UGTA qui a estimé que la grève est «légale», nous a promis de prendre en charge les doléances des cheminots et particulièrement l'article 52 de la convention qui permettra aux travailleurs de la SNTF d'atteindre un salaire égal au SMNG comme le stipule la loi. Le hic est que Sidi Said n'a pas signé le communiqué tel qu'il l'a promis mais en a laissé le soin à son chef de cabinet». Du coup «les 10 000 travailleurs ont douté malgré les garanties faites par le SG de l'UGTA et ont préféré poursuivre le mouvement de débrayage». «Si Sidi Said avait signé l'écrit, nous aurions repris le travail aujourd'hui», a-t-il regretté. Dans un communiqué parvenu ce samedi matin à la section syndicale de la SNTF d'Alger, le SG de l'UGTA appelle les cheminots à geler leur grève, et à reprendre le travail ce samedi (15 mai) et ce, pour permettre à leurs représentants de favoriser la négociation dans la sérénité. Cependant, nous avons constaté, ce matin, que les représentants des sections syndicales et les membres du conseil de la fédération de toutes les régions est, ouest, centre sont restés devant le siège du bureau de la fédération nationale des cheminots. Les trains, quant à eux, étaient toujours immobilisés comme c'est le cas depuis une semaine. D'après le président de la section syndicale de la gare de l'Agha, l'ensemble des syndicalistes désirent toutefois engager des discussions dès aujourd'hui avec le SG du bureau fédéral, Abdelhamid Derradji et ce, afin de débloquer la situation. A une question sur l'évolution de la situation, ce même intervenant, dira : «Après une semaine de grève, nous tentons aujourd'hui de pousser les négociations avec la fédérations nationale et avec le patron de la base syndicale avant que les choses ne prennent une autre tournure.» Outre leur situation socio-professionnelle, les grévistes se disent préoccupés par le devenir de l'entreprise. «Rien que la gare de l'Agha réalise une recette de 2,6 milliards de centimes par mois, sans oublier les lourdes pertes enregistrées par l'immobilisation des trains de marchandises», dira M. Boumansour. Samia Lounes