Résumé de la 4e partie n Pussy sortie d'affaire, c'est Alastair qui inquiète Sybil. Elle le secoue pour le réveiller, mais elle l'entend prononcer un prénom féminin : Angela ? Manuela ? … Au petit matin Alastair dort toujours. Sybil le secoue un peu, gentiment... il marmonne quelque chose d'indistinct. Sybil croit reconnaître un prénom féminin : Angela ? Manuela ? Elle n'insiste pas et décide de tirer l'affaire au clair... un peu plus tard. En jetant un coup d'œil par la fenêtre du living-room, elle aperçoit le livreur de lait. Elle ouvre la porte d'entrée pour prendre les bouteilles qu'il laisse d'habitude bien rangées à côté du paillasson. — Alors Mrs Marrington, tout va comme vous voulez ? Vous avez une petite mine ce matin. Sybil soupire et explique son drame, l'empoisonnement de Pussy au corned-beef et le lavage d'estomac d'Alastair. — Ma pauvre Pussy ! Elle, elle a bien tenu le choc ; ce matin, elle ronronne comme d'habitude, mais pour Alastair je ne sais pas s'il va s'en sortir. S'il continue à être comateux comme ça, je vais rappeler l'hôpital. Je suis vraiment inquiète. Le laitier se tortille un peu. Il a l'air gêné tout d'un coup : — Ecoutez, Mrs Marrington, j'ai quelque chose à vous dire. Si vous avez trouvé Pussy étendue raide sur votre palier, ce n'est pas parce qu'elle avait mangé du corned-beef. C'est un accident : figurez-vous qu'hier matin, quand je suis arrivé devant chez vous, votre Pussy était là. J'ai l'habitude de la voir. Et elle, elle me connaît bien. Ça doit être l'odeur du lait. En tout cas, elle me fait des fêtes pas possibles. Et vas-y que je me frotte aux jambes et vas-y que je ronronne ! Alors moi, tout d'un coup, je ne sais pas comment je m'y suis pris, mais une bouteille m'a échappé des mains. Et bing voilà votre Pussy étendue pour le compte ! J'ai cru que je l'avais tuée mais elle n'avait qu'une jolie bosse sur le crâne. Alors que faire ? Je n'allais pas vous réveiller. Et puis le temps de tout vous expliquer, ça m'aurait pris une heure. Alors, je l'ai posée sur le paillasson en me disant qu'elle finirait bien par se réveiller. Et je suis reparti un peu honteux, mais si j'avais su comment ça allait tourner ! Du coup Sybil embrasse le laitier et tant pis si sa robe de chambre s'est un peu entrouverte en laissant deviner sa jolie poitrine. Puis, tout heureuse, elle rentre chez elle et monte dans la chambre pour voir si Alastair revient un peu à lui. Ce qui est le cas : — Allez ouste, mon chéri, le devoir t'appelle. Tu n'as rien du tout. Je crois que tu es un peu fainéant sur les bords. A propos, qui est cette Manuela ou Angela que tu appelles dans tes rêves ? Quand tu rentreras ce soir, il faudra que tu m'expliques... Une fois Alastair expédié à l'usine, Sybil se souvient qu'elle a encore quelque chose à faire : appeler le cher vétérinaire Christopher Meeks et lui dire ce qu'elle pense de son diagnostic. Plus question de s'épancher sur son épaule virile ni de lui faire entrevoir des trésors qu'une femme honnête devrait normalement dissimuler à tout autre que son mari. Une fois la chose faite, elle téléphone à sa coiffeuse pour prendre un rendez-vous : — Ma chérie, tu ne devineras jamais ce qui vient de m'arriver, tu ne le croiras jamais : pour une boîte de corned-beef, ma vie a failli changer... Pierre Bellemare