Résumé de la 2e partie n La chatte Pussy est malade. Sybil appelle le vétérinaire qui suppose qu'elle a été empoisonnée par du corned-beef en conserve... Vous avez la boîte ? Trop tard ! La boîte vide est partie depuis longtemps. Christopher fait une piqûre à Pussy, toujours inconsciente. Il fait une moue dubitative : — Ma chère Sybil, il faut attendre. Mais si la conserve était avariée, je ne pense pas que votre pauvre Pussy s'en sortira. Si à midi elle respire encore, il y a peut-être un espoir. Sybil, larmoyante, remercie le vétérinaire et semble prête à s'effondrer sur son épaule et sa veste de tweed. Christopher sent le danger et la rassure un peu. Elle lui règle sa visite. En le raccompagnant jusqu'au seuil du pavillon, elle se dit : «Mon Dieu ! Si Pussy meurt, comment vais-je présenter la chose à Alastair ? Il l'adore !» Soudain, une autre pensée lui arrache un cri : «Alastair ! Mais à lui aussi j'ai préparé deux sandwichs au corned-beef ! Si la chatte s'est empoisonnée, lui aussi est en danger ! Il faut que je le prévienne !» Sybil compose à la hâte le numéro de l'entreprise où travaille son mari. Elle a du mal à joindre son service : les communications privées ne sont guère autorisées. Mais elle explique qu'Alastair est en danger de mort et qu'il faut absolument le prévenir. Enfin, Alastair est au bout du fil. Il ne comprend pas bien ce qui se passe. Sybil hurle comme une folle : — Alastair, je t'ai empoisonné ! Alastair s'attend à bien des choses de la part de Sybil mais la nouvelle lui fait le plus mauvais effet : — Tu m'as empoisonné ? Mais tu es folle ! Et pourquoi, s'il te plaît ? A cause de nos petits problèmes ? Eh bien, là c'est la meilleure. Je demande le divorce ! Sybil s'énerve : — Mais qui te parle de divorce ? C'est un accident, c'est à cause de Pussy ! Sybil, au comble de l'énervement, est un peu confuse dans ses explications : Pussy évanouie, le vétérinaire, la boîte de corned-beef et les éboueurs arrivent tous dans le désordre. Il finit par saisir ce que lui dit sa femme. Elle l'entend qui répond d'une voix un peu défaite : — Ecoute, les deux sandwichs... Eh bien, je ne sais pas, j'ai eu un gros creux tout à l'heure et je les ai avalés. A midi, de toutes manières, j'avais l'intention d'aller au pub de «La Reine blanche» avec la nouvelle... Alastair s'arrête à temps, avant de dévoiler les raisons de ses fatigues à répétition. Sybil n'y prête pas attention et poursuit à bout de souffle : — Mon chéri ! Enfin je veux dire : Alastair, il n'y a pas une minute à perdre ! J'ai peur que le corned-beef ne soit avarié. Comment te sens-tu ? Tu n'as pas la tête qui tourne un peu ? Tu n'as pas de nausée ? Alastair ne se sent justement plus très bien. Cette histoire de sandwichs empoisonnés lui donne des sueurs froides. Il ne sait plus que penser. Sa femme est-elle une meurtrière en puissance ? Est-ce un remords de dernière minute qui l'a poussée à le prévenir ? ou la peur de la prison à vie ? Pour l'instant il ne sait plus s'il est en train de mourir ou pas. Il a de drôles de sensations à l'estomac. A suivre Pierre Bellemare