Mise en garde n Le recours excessif aux antibiotiques peut avoir des conséquences facheuses, avertissent les spécialistes. Les praticiens prenant part aux 2es journées printanières de pédiatrie, clôturées jeudi à Batna, ont mis en garde contre l'abus d'antibiotiques. «L'usage irréfléchi des antibiotiques réduit considérablement leur effet, les rendant parfois inutiles», a affirmé le Pr Kasseh Laouar, président du comité scientifique du centre hospitalo-universitaire de Batna et membre du réseau national de surveillance de la résistance microbienne aux antibiotiques, attaché à l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce praticien a estimé que des études et des enquêtes de terrain ont démontré qu'entre 50 à 80% des microbes ont développé une résistance virulente aux antibiotiques, estimant que si cette situation perdure, elle amènera à la disparition de ces antibiotiques dans les 10 à 15 prochaines années. De son côté, le Pr Chouki Loussaif, président de la Société tunisienne des pathologies infectieuses, a plaidé en faveur de l'adoption d'une «stratégie commune» liée à l'utilisation des antibiotiques à l'échelle régionale et internationale, pour limiter la résistance des microbes et empêcher la progression des souches résistantes. Il a indiqué en outre qu'une enquête menée entre 2005 et 2009 en Tunisie avait montré que 90% des ordonnances délivrées prescrivaient des antibiotiques dont la moitié était inutile pour les cas des patients concernés. La séance de clôture des ces journées tenues au centre des loisirs scientifiques Kechida de la capitale des Aurès, a donné lieu à une conférence-débat réunissant notamment les praticiens du CHU, des pharmaciens, des médecins réanimateurs et des chirurgiens-dentistes. L'on y a notamment insisté sur les risques d'abus d'antibiotiques, ceux liés aux interactions médicamenteuses et sur la nécessaire sensibilisation des parents contre l'automédication par antibiotiques lesquels, ont-ils souligné, «ne doivent être délivrés par les pharmaciens que sur ordonnance». La rencontre a également abordé la détresse respiratoire de l'enfant liée notamment à des pneumonies ou à des allergies dont l'asthme, ainsi que les expériences des services pédiatriques des CHU de Batna, de Constantine et d'Oran. R. N. / APS