Preuves n Un tribunal thaïlandais a décidé d'émettre un mandat d'arrêt pour «terrorisme» contre l'ancien Premier ministre en exil, Thaksin Shinawatra. Après les récentes violences qui ont secoué le royaume, «un tribunal a approuvé la requête du département des enquêtes spéciales (DSI) d'émettre un mandat d'arrêt pour terrorisme», a indiqué Naras Savestanan, le chef-adjoint du DSI, précisant qu'il existait «suffisamment de preuves» pour faire arrêter Thaksin. L'ex-chef du gouvernement (2001-2006) avait récemment démenti être le «cerveau des terroristes» et avoir sapé les négociations entre le gouvernement et les «chemises rouges», qui ont manifesté pendant plus de deux mois pour faire chuter le gouvernement d'Abhisit Vejjajiva. Icône de nombreuses «chemises rouges», Thaksin avait été renversé en 2006 par un coup d'Etat militaire. Il vit depuis en exil pour échapper à une condamnation à deux ans de prison ferme pour corruption. La crise, ponctuée de nombreuses violences, a fait 88 morts et 1 900 blessés. Une motion de censure contre le Premier ministre thaïlandais, Abhisit Vejjajiva, et cinq membres de son gouvernement, a été par ailleurs déposée, hier lundi, par l'opposition au Parlement. Cette dernière avait soumis auparavant au président du Sénat une motion de destitution visant le Premier ministre et d'autres ministres. Face à cette situation, les autorités thaïlandaises ont préféré prolonger de quatre nuits supplémentaires le couvre-feu imposé la semaine dernière à Bangkok et dans 23 provinces du pays. «Le cabinet a approuvé la prolongation du couvre-feu du 25 au 28 mai de minuit à 4h 00», a indiqué le secrétaire général du Conseil national de sécurité, Tawil Pleansri. Le couvre-feu avait été imposé mercredi dernier après la fin de l'assaut lancé par l'armée contre le quartier occupé dans le centre de la capitale par les manifestants antigouvernementaux. L'opération avait été suivie d'émeutes et d'incendies. Quiconque viole le couvre-feu est passible d'une peine de deux ans de prison maximum ou d'une amende de 40 000 bahts (environ 1 200 dollars). Les violences de mercredi à elles seules ont fait au moins 16 morts et une centaine de blessés, pour 88 morts et 1 900 blessés pour l'ensemble de la crise depuis la mi-mars. R. I. / Agences