Un tribunal thaïlandais a décidé hier d'émettre un mandat d'arrêt pour «terrorisme» contre l'ancien Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, après les récentes violences qui ont secoué le royaume, a-t-on appris de source officielle. «Un tribunal a approuvé la requête du département des enquêtes spéciales [DSI] d'émettre un mandat d'arrêt» pour terrorisme, a indiqué Naras Savestanan, chef-adjoint du DSI, précisant qu'il existait «suffisamment de preuves» pour faire arrêter Thaksin. L'ex-chef de gouvernement (2001-2006) avait récemment démenti être le «cerveau des terroristes» et avoir sapé les négociations entre le gouvernement et les «chemises rouges», qui ont manifesté pendant plus de deux mois pour faire chuter le gouvernement d'Abhisit Vejjajiva. En réponse à ce mandat d'arrêt, Thaksin a accusé les autorités de violations des droits de l'Homme lors de la dispersion mercredi dernier des manifestants qui ont occupé le centre de Bangkok pendant deux mois. Icône de nombreuses «chemises rouges», Thaksin avait été renversé en 2006 par un coup d'Etat militaire. Il vit depuis en exil pour échapper à une condamnation à deux ans de prison ferme pour corruption. La crise, ponctuée de nombreuses violences, a fait 88 morts et 1 900 blessés. Par ailleurs, les autorités thaïlandaises ont décidé de prolonger de quatre nuits supplémentaires le couvre-feu imposé la semaine dernière à Bangkok et dans 23 provinces du pays après les violences meurtrières survenues dans la capitale, a indiqué une source officielle à la presse.