Résumé de la 15e partie n Settout, la vieille sorcière incite la mère à faire la différence entre son fils et celui de sa défunte coépouse. Les deux garçons se ressemblent au point qu'on les croirait jumeaux. — Voilà, lui dit-elle, ce que tu feras. Rentre chez toi, égorge une poule et récupère son sang et ses viscères, puis guette le retour des deux garçons. Avant qu'ils ne franchissent le seuil de la porte, déchire ta robe, verse le sang sur ta poitrine et les viscères et mets-toi à crier : «Ah, mon fils, le bœuf m'a écornée, je me meurs, viens vite vers moi !» Ton fils, qui est de ton sang, se précipitera le premier. Alors, prend une aiguille et perce-lui le lobe de l'oreille et tu feras désormais la différence entre le fils de ta coépouse et le tien ! Alors, tu l'aimeras plus que l'autre, tu lui donneras les meilleurs aliments ! La femme rentre chez elle. Elle va chercher une poule, l'égorge, récupère son sang et ses viscères et guette l'arrivée des deux frères. Dès qu'elle les voit, elle déchire le haut de sa robe, verse le sang et les viscères sur sa poitrine et se met à crier. — Mon fils, mon fils, le bœuf m'a écornée, je me meurs, viens vite. Les deux garçons accourent, mais c'est Ali qui se précipite le premier vers sa mère. — Ma mère, je ne veux pas que tu meures ! La femme le saisit aussitôt par la main et de l'autre main lui perce l'oreille. — Que fais-tu ? s'écrie le garçon. — Ne t'inquiète pas, ce n'est rien ! Elle le lâche et se relève. Ni Ali ni Ahmed ne comprennent dans quel but elle a joué cette comédie. — Pourquoi a-t-elle agi de la sorte ? demande Ahmed. — Je ne sais pas ce qui lui a pris ! — Peut-être qu'elle voulait nous éprouver… — Pourquoi ? elle nous aime tous les deux… Mais la femme, qui sait désormais qui est son fils, change de comportement à l'égard des deux garçons. Alors qu'autrefois elle donnait les mêmes aliments aux deux, elle se met à soigner son fils et à négliger le fils de sa coépouse. Ahmed s'en rend vite compte. — Regarde, elle m'a donné de la galette de son et toi de la galette de blé ! Ali est embarrassé. — Tiens, prends ma galette et donne-moi la tienne ! Mais le jeune homme refuse. — C'est notre mère qui a fait les parts ! Ali va retrouver sa mère et lui dit : — Pourquoi cherches-tu à faire la différence entre mon frère et moi ? Pourquoi me privilégies-tu et négliges-tu mon frère ? Elle le regarde, en souriant. — Tu n'as donc pas compris ? — Non ! dit-il. — Si je te traite ainsi, c'est parce que tu es mon fils ! — Mon frère aussi est ton fils ! — Non, c'est le fils de ma coépouse. La preuve, c'est que c'est toi qui as accouru quand tu m'as crue en danger ! A suivre K. Noubi