La justice italienne soupçonne l'Institut des œuvres religieuses (IOR), la Banque du Vatican, d'être impliqué dans des opérations de blanchiment d'argent, et le parquet de Rome a ouvert une enquête, écrit ce mardi le quotidien La Repubblica. L'Institut des œuvres religieuses gère les comptes des ordres religieux et des associations catholiques. La justice a découvert que la banque vaticane gérait des comptes auprès des établissements italiens sans nom de titulaire, identifiés uniquement avec le sigle IOR. Sur un de ces comptes, «environ 180 millions d'euros ont transité en deux ans», écrit la Repubblica. «L'hypothèse des enquêteurs est que des sujets ayant leur résidence fiscale en Italie utilisent l'IOR comme paravent pour cacher différents délits, comme la fraude ou l'évasion fiscale», précise le quotidien. Il y a moins d'un an, l'IOR a changé de patron avec la nomination au poste de président d'Ettore Gotti Tedeschi, représentant en Italie du groupe espagnol Santander, en remplacement d'Angelo Caloia. Ce dernier s'était rendu célèbre par sa phrase : «Si l'argent est l'excrément du diable, nous, les chrétiens, nous devons réussir à le transformer en bon engrais.»