Réservoir n Site naturel féerique, El-Baâla est un lieu truffé de trésors archéologiques qui attendent d'être exhumés et mis en valeur. Habité depuis la préhistoire, le site d'El Baâla a été le creuset de civilisations qui y ont laissé des vestiges, lesquels, «s'ils venaient à bénéficier d'études et de fouilles adéquates, peuvent éclairer beaucoup de points d'ombre et répondre à de nombreuses questions concernant ces périodes encore mal connues de l'histoire du pays», estime le directeur de l'antenne de Mila de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés. Amar Nouara rapporte que ce site où se marient, dans un mélange féerique et grandiose, rochers, verdure et cours d'eaux, a été à l'époque romaine, un lieu de villégiature et de détente comme en témoignent les vestiges de bains taillés dans la roche et pavés de fresques de très jolies couleurs. El-Baâla qui tire son nom du dieu berbère Baâl Hamon à qui l'on faisait des offrandes comme le prouvent les vestiges d'un autel trouvé sur place, a toujours été connue pour la douceur de ses eaux et pour être une région bien irriguée car située aux confluents de plusieurs cours d'eau dont certains comme les oueds El-Baâla et Bouassa coulent toujours. Des techniques de domestication et de stockage de l'eau y étaient connues et maîtrisées depuis des temps lointains comme en témoignent des vestiges de réservoirs et d'aqueducs encore visibles aujourd'hui. L'eau a même été utilisée pendant la période romaine dans le polissage des pierres à l'endroit même où est implantée une ancienne carrière qui, selon M. Nouara, «revêt une valeur historique incontestable, autant que toute cette zone qui se distingue par une étonnante convivialité entre l'Homme et la pierre.» Cette domestication de la pierre a laissé des traces visibles, à ce jour, comme les nombreuses cavernes que renferme la région, dont la plus grande, située au sud du site, mesure 30 mètres de long dans la pénétration de la roche. La valeur historique de cette grotte est confirmée par les nombreuses galeries et chambres funéraires qu'elle renferme et qui y sont taillées à même la roche. Ces cavernes ont d'ailleurs constitué, durant la Révolution, une cache précieuse pour l'Armée de libération nationale dont les combattants ont utilisé ces abris naturels méconnus des forces coloniales, tout en y aménageant des magasins pour leurs provisions Le site qui s'étend sur 5 hectares, a été découvert par des archéologues français en 1925, mais la caverne, elle, n'a été découverte que depuis une année. Non loin du site d'El-Baâla se trouvent également les fresques de Sidi Zerrouk, à Ahmed-Rachedi, ainsi que le site Aïn El-Fouara où l'on peut admirer les ruines d'un palais qui semble avoir connu plusieurs époques et civilisations.