Bravant le vent, la pluie et la police, une cinquantaine de militants écologistes et naturistes se sont dévêtus hier à Bruxelles avant d'enfourcher leur bicyclette pour «délivrer la ville du trafic automobile». La «cyclonudista» de Bruxelles, une initiative lancée en 2000 à Saragosse, en Espagne, est devenue un rituel au fil des années, mais l'édition 2010 a failli tourner court dans la capitale belge. Une tempête de vent et de pluie a, en effet, balayé la ville, et la police a tenté d'empêcher le rassemblement organisé devant la Monnaie, l'Opéra de Bruxelles. Deux participants, dont l'un s'était mis totalement nu, ont été embarqués manu militari par les policiers pour «attentat à la pudeur». Leurs amis ont alors encerclé les véhicules de la police pour réclamer leur libération sous l'œil goguenard des badauds. Visiblement courroucé par la tournure des événements, l'officier a donné ordre de les relâcher et a accepté d'encadrer le cortège, qui a sillonné les rues et les places de Bruxelles pendant deux heures, avec un passage devant les institutions européennes, juste pour la photo, car le quartier est désert en fin de semaine. Un des organisateurs du mouvement a lancé : «Pour se faire entendre, il faut se faire voir.»