A une journée de la fin du premier tour de la Coupe du monde-2010, l'Afrique est-elle au bord du gouffre, soit une élimination de tous ses représentants, pourtant venus en force pour cette édition hautement symbolique puisque se déroulant sur le sol africain ? Il y a en tous les cas un réel danger d'assister à une situation où les enfants du continent seront absents à partir du second tour où ils devront regarder les matchs à la télé, alors que tous les espoirs étaient permis. Même le roi Pelé est tombé dans le panneau en déclarant à plusieurs reprises, notamment en Angola lors de la dernière CAN-2010, que «l'Afrique possède une excellente chance de remporter le trophée du Mondial à travers l'un de ses représentants». Malheureusement, la réalité du terrain et celle des résultats ont contredit le roi, dont les paroles s'apparentaient plus à de la démagogie de circonstance qu'à une analyse objective. Sinon comment expliquer la quasi-débâcle des équipes africaines qui au bout de deux journées présentent un bilan affligeant : une seule victoire (celle du Ghana face à la Serbie 1 à 0), sur les 12 rencontres disputées, soit un total de six points (dont quatre récoltés par les seuls Blacks Stars) sur les 36 possibles (14% de taux de réalisation) ! Au chapitre des buts, la récolte est encore plus catastrophique : cinq marqués pour quatorze encaissés (avec une différence de buts de -9). Du coup, deux sélections sur les six engagées préservent sérieusement leurs chances pour passer le cap du premier tour : le Ghana, qui croit en son étoile, mais qui aura à se frotter à une grosse cylindrée lors de la dernière journée du groupe D, en l'occurrence l'Allemagne ; et l'Algérie, dans le groupe C, qui a toujours son destin entre les mains puisqu'il lui faut une victoire contre les Etats-Unis pour espérer réaliser le rêve de toute une nation. Pour le reste des sélections du continent, les affaires sont mal engagées car leur qualification relèverait du miracle pour ne pas dire qu'elles sont déjà éliminées. A commencer par l'Afrique du Sud qui, malheureusement, sera le premier pays hôte qui quittera la compétition dès le premier tour en quatre-vingts ans de Coupe du monde. Le Nigeria s'est fait battre «bêtement» par la Grèce après l'expulsion stupide de son joueur Kaita et une boulette de son gardien sur le second but. Le Cameroun s'est fait piéger d'entrée par le Japon avant de confirmer son manque de réalisme contre le Danemark, quant à la Côte d'Ivoire elle a dû abdiquer devant plus fort qu'elle, le Brésil, après avoir bien débuté face au Portugal. Les coéquipiers de Drogba, placés comme les plus favoris des représentants du continent, ont de minces chances de se qualifier aux huitièmes et encore moins d'aller vers le dernier carré. A la notable exception de l'Algérie, qui fait confiance à un technicien national et africain, les autres sélections sont toutes coachées par des étrangers qui n'arrivent toujours pas à les hisser au niveau escompté. C'est une déjà des raisons qui explique le fiasco programmé des Africains. Et si l'Algérie était cette nation, reléguée au second plan depuis plus de deux décennies, qui serait capable de l'exploit en étant la seule sélection qui passerait au second tour ? La FIFA, par le biais d'un sondage sur son site, a révélé que l'Algérie a 36% de chances, selon les internautes, de se qualifier. Qui l'aurait cru pour une équipe qui n'a toujours pas marqué le moindre but, mais qui a une occasion rêvée de réaliser un exploit inédit.