Résumé de la 117e partie n Après ce cambriolage chez Jennifer, Julia est sûre que cette raquette cache quelque chose. Elle entreprend de chercher… Une sorte de petit caillou roula sur la coiffeuse... puis un second... un autre encore... Il finit par y en avoir un tas. Elle se pencha, avec un haut-le-corps. Elle regarda, sans plus pouvoir détourner les yeux... Un feu liquide, rouge et vert, et d'un bleu profond, et d'une eau limpide, éblouissante... En cet instant précis, Julia devint adulte. Elle n'était plus une enfant. Elle s'était changée en femme. Une femme qui contemplait des pierres précieuses... Toutes sortes de pensées fantastiques lui traversaient l'esprit. La caverne d'Aladin... Marguerite et sa cassette de bijoux (la semaine précédente, on les avait emmenées à Covent Garden pour assister à une représentation de Faust)... Des pierres maléfiques... Le diamant Hope... Du romanesque... Elle-même, en robe longue de velours noir, portant autour du cou un collier resplendissant... Toujours assise, elle dévorait les pierres des yeux et elle rêvait... Elle prenait les joyaux dans la main et les laissait rouler entre ses doigts comme une cascade incandescente, comme un fleuve éclatant de merveilles et de délices. Et puis elle ne savait quoi, un léger bruit peut-être, lui fit reprendre ses esprits. Elle réfléchit et tenta de recourir à son bon sens pour décider de ce qu'elle devait faire. Le bruit presque imperceptible l'avait inquiétée. Elle rassembla les pierres et, allant au lavabo, elle les déposa dans sa trousse de toilette, dissimulées sous son éponge et sous sa brosse à ongles. Après quoi, elle en revint à la raquette, appuya pour faire rentrer la pâte à modeler dans le manche, remit le bois en place et essaya de recoller le cuir. La languette tendait à se rouler en boule, mais elle en vint à bout, grâce à de petits morceaux de ruban adhésif. C'était fini. La raquette avait retrouvé son apparence normale. A peine pouvait-on sentir que son poids avait changé. Julia la regarda avant de la jeter négligemment sur la chaise. Elle eut un coup d'œil pour son lit, ouvert comme il le fallait, qui l'attendait. Mais elle ne se déshabilla pas. Elle écoutait. Dehors, était-ce un pas qu'elle entendait ? Soudain, sans préavis, elle eut peur. Deux personnes déjà avaient été tuées. Si jamais quelqu'un apprenait sa découverte, elle serait assassinée, elle aussi. Sa chambre renfermait une commode de chêne assez lourde. Elle réussit à la pousser devant la porte, maudissant la coutume de Meadowbank qui proscrivait l'usage des clefs. Allant à la fenêtre, elle tira le crochet supérieur et le bloqua. Aucun arbre ne poussait près de la façade, aucune plante grimpante ne l'escaladait. Elle doutait fort qu'il eût été possible à quiconque de pénétrer dans sa chambre par cette voie-là. Mais elle ne voulait prendre aucun risque.. (à suivre...)