Résumé de la 1re partie n Le fils unique du sultan promet à la jeune fille de lui acheter une jarre pour remplacer celle qu'elle a cassée... Toute la journée, le prince fut obsédé par la vision de la jeune fille, et le soir il ne put fermer l'œil tant cette vision était vivace dans son esprit. Cet état de chose dura plusieurs jours, au point que le jeune homme en perdit le goût du sommeil et ne se restaurait que rarement. Sa situation était sans issue car il ne voulait pas se marier avec la fille du sultan mais avec la fille du charbonnier. Au bout de quelque temps, le prince tomba gravement malade, ne trouvant aucune solution à son problème. Ses parents affolés firent venir tous les médecins du pays mais aucun ne put déceler la nature de cette mystérieuse maladie. Il dépérissait à vue d'œil sous le regard impuissant des siens. — De quoi souffres-tu mon cher petit ? — Le mal dont je suis atteint nul ne peut le guérir, à moins d'un sacrifice que je suis incapable de vous demander. Ils eurent beau le questionner, il ne leur révéla absolument rien. La fille du charbonnier eut vent de cette maladie, car les serviteurs, étant très bavards, racontaient à qui voulait les entendre que le prince était possédé. Moyennant une pièce d'argent, elle pria une servante chargée de l'entretien de la chambre où il reposait de lui permettre de lui rendre visite au moment où il serait seul. Aussitôt qu'il la vit, il se sentit mieux et lui fit part de ses sentiments. — Oubliez-moi sire, oubliez-moi, je ne suis pas digne d'être votre femme car je suis de condition très modeste. Je suis moi-même très perturbée depuis que je vous ai vu mais hélas je me fais une raison. — Rendez-moi au moins visite, la pria le prince, en l'absence de mes parents ; j'en donnerai moi-même l'ordre à la servante. Elle le lui promit et partit. Un jour, alors que la sultane somnolait près de la couche de son fils, le vieillard réapparut et lui dit : «Votre fils peut guérir à condition que vous acceptiez de lui donner la fille du charbonnier pour épouse. En bon fils, il ne veut pas vous faire de la peine mais votre peine sera beaucoup plus grande si vous refusez et qu'il mourra». La sultane se réveilla en sursaut en psalmodiant le nom de Dieu et maudissant Satan. «La fille du charbonnier ? Mais qui est donc cette fille qui a rendu mon fils si malade ? Mérite-t-elle au moins un pareil sacrifice ? Dès demain j'irai la voir». Le lendemain, très tôt et sans rien dire à personne, elle se déguisa et partit vers la maison du charbonnier qui se trouvait à l'entrée de la forêt. En voyant la maison si vétuste, elle frissonna, se cacha derrière un arbre et attendit. Un moment après, une jeune fille belle comme le jour apparut sur le seuil. «Ah ! Je comprends pourquoi mon fils est si malade, dit-elle, mais une telle alliance est impossible.» (à suivre...)