Mais c'est en parfumerie et dans les soins médicaux que la lavande trouve son utilisation. Bien avant qu'on parvienne à la distiller et à en tirer son huile essentielle, on parfumait et l'on désinfectait le linge lavé, en y glissant des brins de lavande. D'ailleurs, on pense que le mot français lavande et anglais lavender dérivent du verbe laver, peut-être par l'intermédiaire de l'italien, lavando «action de laver». Cette fonction désinfectante de la lavande a perduré dans de nombreux pays où l'on a gardé l'habitude de glisser, dans le linge lavé, des sachets de fleurs de lavande. Ces dernières, même sèches, conservent pendant longtemps leur parfum. Un autre usage ancien, que nous avons également signalé, est de mettre dans l'eau du bain de la lavande : les auteurs anciens attribuaient à la plante la propriété de nettoyer le corps et surtout de le reposer. L'essence de lavande, obtenue par distillation des sommités fleuries, a de nombreux constituants. On citera principalement les éthers de linalyle et de géranyle géraniol, le linalol, le cinéol, le d-bornéol, le limonène, le caryophyllène, les éthers butyrique et valérianique, la coumarine, l'éthylamylcétone qui lui donne son parfum rafraîchissant… On connaît, depuis longtemps, les propriétés antivenimeuses de l'huile de lavande. Autrefois, quand des chiens de chasse se faisaient mordre par des vipères, leurs propriétaires cueillaient quelques fleurs de lavande, les froissaient et en frottaient les animaux, ce qui permettait de neutraliser aussitôt le venin.