Réalité n Le secteur de l'éducation vit une situation des plus contradictoires ces dernières années. Les taux de réussite enregistrés dans les différentes épreuves de fin de cycles s'améliorent, alors que les années scolaires connaissent des perturbations régulières dues aux mouvements de grève déclenchés par les syndicats autonomes des enseignants. Rappelons que le projet de la réforme du secteur a été vivement décrié par les enseignants qui estimaient que les nouveaux programmes n'étaient pas en mesure d'élever le niveau des élèves. Les grèves répétitives se sont répercuté sur l'état d'esprit des élèves en raison de la forte pression qu'ils subissent à l'approche des examens. Toutefois, les résultats obtenus s'avèrent satisfaisants. Si les enseignants, principaux acteurs, estiment que le taux de réussite ne reflète guère le niveau réel des élèves, les responsables du secteur s'évertuent à affirmer, à chaque fois, que les réformes engagées ont porté leurs fruits. Les chiffres leur donnent, bien évidemment, raison. Le secrétaire général du ministère de l'Education nationale a, encore une fois, appuyé ses analyses des taux de réussite enregistrés cette année au BEM par les bienfaits de la réforme appliquée. «Le taux de réussite avant la réforme ne dépassait pas 42%. Cela s'est amélioré durant les quatre dernières années de plus de 22 points et ce, en raison de plusieurs facteurs découlant de la réforme», a-t-il indiqué. Selon lui, le critère qualitatif se traduit par l'augmentation, au fil des années, du nombre de candidats reçus avec mention (moyenne égale ou supérieure à 12/20) correspondant à un pourcentage supérieur à 40% de l'effectif global des admis. Cette évolution trouve son explication, a-t-il estimé, dans la réforme des programmes d'enseignement avec la mise en place de nouveaux programmes de qualité modernes et adaptés et l'intégration des approches éducatives innovantes plaçant l'enfant au centre des préoccupations de la politique éducative. Le même responsable a ajouté que l'amélioration des manuels scolaires a contribué à l'amélioration du niveau des élèves. Pour lui, l'amélioration du dispositif pédagogique à travers l'organisation de séances de soutien au bénéfice des élèves des cycles primaire et moyen ainsi que l'amélioration des pratiques de l'évaluation pédagogique au service des apprentissages et la généralisation progressive de l'utilisation de l'outil informatique ont contribué à ces résultats. Le passage « massif» des élèves aux cycles supérieurs de l'enseignement est, faut-il le relever, source de soucis pour les enseignants qui se trouvent confrontés à des classes de niveau hétérogène. Cette situation est constatée notamment au niveau des lycées où une partie des élèves de première année secondaire n'ont pas été prédisposés à assimiler les contenus des programmes pédagogiques. Les taux de réussite élevés sont également à l'origine de la surcharge des classes, ce qui constitue un obstacle pour le bon déroulement des cours.