Résumé de la 2e partie n Cui-Cui, Le poussin sans duvet repoussé par sa mère, trouve beaucoup d'amour auprès de Dick, le chien de la maison... Elle souffle sur le pauvre corps sans plumes. Rien n'y fait. — Et si je le frictionnais avec un peu de gnôle ? Fichu pour fichu ! Voilà notre poussin vigoureusement passé au genièvre. Il ne bouge toujours pas. Elle lui glisse un peu de vin rouge dans le bec. Le poussin frémit. Annick appelle Dick : — Tiens, Dick, vois ce que tu peux faire pour ton copain ! Dick accueille Cui-Cui avec la délicatesse d'une infirmière au service des urgences. Il renifle son protégé avec circonspection : — Il sent bizarre. Bon! Et si j'essayais de le lécher ? Rien de tel que les vieilles techniques pour vous remettre d'aplomb. Dick passe des coups de langue sur son copain. Délicatement. Tendrement. Puis les coups de langue se font plus vigoureux. Et le miracle a lieu : Cui-Cui ouvre les yeux et lance un petit cri. On dirait qu'il demande : «Où suis-je ? Que m'est-il arrivé ?» Dick lui donne un dernier coup de langue, tout en remuant la queue. On dirait un baiser d'amour. Cui-Cui se retrouve sur ses pattes. Là-bas, dans la cour, sa mère et ses frères se promènent, indifférents... Tout est bien qui finit bien... Non, hélas. Quelques semaines plus tard, Annick oublie à nouveau Cui-Cui dans la froideur de la nuit. Dick a beau gémir, elle n'y prête pas attention. Et c'est la catastrophe : à nouveau, le lendemain matin, elle découvre le poussin inanimé dans la cour. Et cette fois il semble bien mort. Elle a beau lui souffler dessus, le frictionner au genièvre... Rien n'y fait ! Une nouvelle fois, elle confie le petit corps aux bons soins de Dick mais celui-ci, contrairement à la première fois, abandonne toute tentative de réanimation. Il regarde Annick d'un air de dire : «A quoi bon ? Tu vois bien qu'il est mort de froid. Pourquoi me le mets-tu entre les pattes ? Je ne peux rien faire.» — Bon, c'est dommage ! Mais que faire ? Il ne reste plus qu'à l'enterrer. Alors Annick saisit une pelle et fait un trou dans le jardin. Et Cui-Cui, raidi pour l'éternité, s'en va rejoindre le paradis des poussins, là où personne ne vous reproche d'avoir des plumes ou pas. Dans les jours qui suivent, Annick constate que Dick ne semble pas en forme. Lui qui était si gai, qui la suivait partout, qui était la joie de vivre, devient tout triste. Annick consulte le vétérinaire qui préconise des vitamines : — Vraiment je ne vois rien d'anormal. On dirait que votre chien fait une sorte de dépression nerveuse. Sans raison apparente. Revenez me voir si ça ne s'arrange pas d'ici à quinze jours... Mais quinze jours plus tard, au réveil, Annick et Daniel découvrent le corps sans vie de Dick, tout glacé, près de la cheminée... Lui aussi est allé rejoindre le paradis des animaux. Sans doute pour y retrouver Cui-Cui, son copain sans plumes. Annick l'enterre tout à côté de l'oiseau et elle dépose un bouquet de fleurs des champs sur la double tombe.