Résumé de la 1re partie n Les œufs ont éclos et parmi la couvée un poussin tout nu, sans duvet, que sa mère rejette... Qu'elle s'occupe de ses poussins et ne lui casse pas les ergots avec ses soupçons… Mais Annick est bien obligée de constater que Madame Poule n'a aucune sympathie pour son poussin «nudiste». D'un dernier «cot codec» et à coups de bec, elle fait comprendre à son dernier-né qu'il doit désormais se considérer comme orphelin. Annick essaie de le consoler : — Alors, mon pauvre «cui-cui». Qu'est-ce que je vais faire de toi ? Le poussin ne répond pas. Il continue à «cuicuiter». — Ne t'en fais pas. Je vais te mettre dans une chaussette en laine. De toutes manières, tu vas peut-être les faire un peu plus tard, tes plumes. Tu verras, bientôt tu seras grand et fort, comme les autres... Et tu pourras leur flanquer des pâtées s'ils se moquent de toi...» Dick, le petit chien ratier, considère toute la scène avec intérêt. Annick voit bien qu'il se pose des questions du genre : «Pourquoi y a-t-il un poussin qui reste tout seul ? Comment se fait-il qu'il n'ait pas le même air que ses frères et sœurs ?» Après avoir pris son premier repas, le poussin bizarre fait comme tous les poussins du monde : il cherche à se blottir sous les ailes de sa mère pour une sieste réparatrice. Mais la poule reste fidèle à ses principes : «Veux-tu filer loin de ma vue, espèce de mal fichu ! Et plus vite que ça ! Mes ailes sont réservées aux poussins normaux ! Et que je n'aie pas à le répéter !» Alors le poussin nu s'éloigne, l'air abattu. Il a compris : sa mère ne veut pas de lui. Inutile d'insister. Il se dirige machinalement vers la cheminée. La chaleur l'attire, mais les flammes et les braises le rebutent un peu. En s'écartant il finit par aboutir... entre les pattes de Dick. Annick suit la scène du regard. Elle lance au chien : — Dick ! Sois gentil ! Ne fais pas de mal au poussin ! Dick regarde sa maîtresse. Ses yeux pleins de tendresse semblent dire : «Tu me prends pour qui ? Faire du mal à ce pauvre petit ? Mais il est si mignon !» Le poussin est déjà en train de se nicher entre les pattes de Dick, près du ventre, là où il fait le plus chaud. Dick soupire un grand coup et s'installe pour la nuit, le poussin bien au chaud. Annick hausse les épaules : «Qui vivra verra.» La nuit tombe. Dick dort, le poussin aussi... Dans les jours qui suivent Annick constate une surprenante amitié entre le chien et le poussin nu. Celui-ci se précipite dès que le gentil Dick s'installe dans un coin et se met en devoir de rechercher la chaleur de son ami à quatre pattes. Dans la journée Cui-Cui, le poussin sans duvet, vit sa vie et se chauffe au soleil. Il grossit comme ses frères. Mais il faut qu'il dorme bien à l'abri de la fraîcheur nocturne. Un matin, au lever, Annick trouve Cui-Cui inanimé dans la cour de la ferme : — Oh, mon Dieu, le pauvre ! On l'a oublié hier soir. Comment est-ce possible ? C'est pour ça que Dick reniflait vers la porte ! Il voulait me dire que son copain était dehors. Et moi qui n'ai pas compris ! Quelle idiote ! Annick tient le poussin entre ses mains. Elle en pleurerait : — Il faut que je le récupère. (à suivre...)