Rétrospective n De la première finale qui a sacré l'Uruguay chez lui en 1930 - alors que seules treize nations concouraient - à la 18e en 2006 qui offrit à l'Italie sa quatrième étoile et à Zidane une fin de carrière tragique, les finales de Coupe du monde ont souvent marqué les esprits. 1930 : L'Uruguay chez lui La première finale de la Coupe du monde est disputée devant 100 000 personnes au Centenario de Montevideo. La première période, jouée avec un ballon argentin, voit l'Albiceleste mener (2-1). Mais l'introduction en seconde période d'un ballon uruguayen permet au pays organisateur de l'emporter (4-2). 1934 : L'ombre de Mussolini Sous le régime fasciste de Mussolini, l'Italie décroche à Rome le premier de ses quatre titres mondiaux. Pour la première fois, le sort d'une finale se décide dans une prolongation, lorsque Meazza, malgré une blessure, permet à Schiavo d'inscrire le but de la victoire (2-1) contre la Tchécoslovaquie. 1938 : L'Italie remet ça Le créateur de la Coupe du monde, le Français Jules Rimet parvient à faire organiser la troisième édition en France. Mais c'est l'Italie, emmenée par Silvio Piola, auteur d'un doublé, qui conserve son titre en battant en finale la Hongrie (4-2) à Colombes. 1950 : Lorsque l'Uruguay fait pleurer tout le Brésil L'Uruguayen Alcides Chiggia a provoqué la tragédie du Maracana en inscrivant le but de la victoire de l'Uruguay (2-1) contre le Brésil. Pour la seule fois de l'histoire, ce match décisif n'est pas une vraie finale : il a clos un mini-championnat à quatre équipes dont la Celeste a terminé première. 1954 : La RFA prend le dessus sur Puskas La Hongrie de Puskas et Kocsis, invaincue depuis 4 ans, est favorite face à la République fédérale d'Allemagne qu'elle a étrillée en poule (8-3). Menés (0-2), les Allemands ont finalement renversé la situation, aidés certes par le gardien hongrois, Grosics, qui a glissé sur l'herbe mouillée et laissé Rahn inscrire le but du 3-2. 1958 : Le début du règne brésilien Le Brésil remporte enfin son premier titre, inspiré par le génie d'un gamin de 17 ans, Pelé. A Stockholm, face à la Suède, pays organisateur, et sous l'œil de caméras qui diffusent pour la première fois une finale dans le monde entier, Pelé l'insouciant court, vole et signe un doublé. 1962 : Avec la bénédiction du Roi Pelé Sans Pelé, blessé, qui assiste au match des tribunes du stade Nacional de Santiago du Chili, et avec seulement 12 joueurs inscrits sur la feuille de match, le Brésil conserve son titre contre la Tchécoslovaquie (3-1). Comme quatre ans auparavant, Vava marque en finale. 1966 : Les Anglais toujours avec la hantise du but de Hurst L'histoire aurait dû retenir le héros, Geoff Hurst, auteur d'un triplé. Elle a retenu la polémique, celle qui fait encore rage aujourd'hui : la balle de Hurst a-t-elle franchi la ligne après avoir touché la barre transversale ? On ne le saura jamais vraiment mais le but accordé a offert le titre à l'Angleterre contre la RFA (4-2 a.p.). 1970 : Encore une fois Pelé L'avènement du roi Pelé eut lieu dans le stade Azteca où, au sommet de son art, le Brésilien dispute contre l'Italie (4-1) son dernier match de Coupe du monde. Auteur du premier but de la tête, il lance sur les rails le troisième sacre d'une Seleçao irrésistible, qui conservera à vie la Coupe Jules Rimet. 1974 : La RFA s'impose chez elle Surmontant le «football total»des Pays-Bas, l'Allemagne s'impose (2-1). Disputée à Munich (plutôt qu'à la capitale, Bonn), la finale voit Cruyff obtenir le premier penalty de l'histoire dans une finale, transformé par Neeskens, et Gerd Muller marquer le but de la victoire, son 14e en 14 matches de Mondial. 1978 : Kempes offre son premier titre à l'Argentine Sous la dictature, l'Argentine doit gagner son Mondial. Elle retarde la finale de quelques minutes, le temps que les papelitos du stade Monumental en furie inondent la pelouse. La pression est trop forte pour les Pays-Bas battus après la prolongation (3-1) par l'Albiceleste de Kempes, auteur d'un doublé. 1982 : La Squadra 44 ans après Après 44 ans de disette, l'Italie imite le Brésil avec ce troisième sacre acquis contre la RFA (3-1). Paolo Rossi, intenable, a marqué. Mais c'est le but de Marco Tardelli qui a marqué les esprits, ou plutôt sa célébration, intense, dont l'image est restée dans la légende. 1986 : L'année de Maradona Le jour où El Pibe de Oro et devenu El Diez est celui où l'Argentine a battu l'Allemagne (3-2) au stade Azteca. Cette fois Maradona ne marque pas comme contre l'Angleterre, mais sa passe décisive envoie Burruchaga pour le but victorieux en fin de match. Ses larmes seront de bonheur. 1990 : Première pour l'Allemagne unifiée Pour la première fois, l'affiche de cette finale est la même que la précédente. Et cette fois, Maradona pleure de tristesse. La RFA a pris sa revanche à Rome contre l'Argentine, battue (1-0) sur un penalty controversé de Brehme. Beckenbauer est sacré en tant que joueur et sélectionneur. 1994 : Les USA sourient au Brésil Pour la première fois, le score final est de 0-0. Les tirs au but ont choisi leur camp, celui du Brésil de Romario plutôt que l'Italie de Baggio le magnifique, qui a tiré au-dessus. La Seleçao redevient la nation la plus titrée (4). 1998 : La France marque son territoire Au stade de France, les Bleus décrochent leur premier sacre contre le Brésil (3-0), grâce notamment à deux têtes de Zidane, qui inscrit un doublé sur deux corners en première période. Les Auriverde ne s'en remettront pas. 2002 : 5e titre pour la Seleçao Revenu de blessures graves aux genoux, Ronaldo emmène le Brésil vers un 5e sacre en inscrivant un doublé sur la pelouse du stade de Yokohama contre l'Allemagne (2-0). Au total, il aura inscrit 8 buts dans le tournoi portant son record à 15 en Coupes du monde. 2006 : Le coup de boule de Zidane Pour son 4e titre, l'Italie a battu la France 5 à 3 aux tirs au but (1-1 a.p.). Zidane avait commencé comme un génie en réussissant une Panenka sur penalty et a fini comme un paria après un coup de tête rageur sur le torse de Materazzi.