Constat n La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, en visite depuis hier dimanche dans la bande de Gaza, a demandé la levée du blocus imposé par Israël à l'enclave palestinienne. Venue à Gaza pour mesurer l'impact du récent assouplissement de l'embargo israélien, Mme Ashton a plaidé pour l'ouverture complète des points de passage frontaliers afin de réhabiliter le territoire déshérité. «La solution est l'ouverture des points de passage», a déclaré Mme Ashton lors de sa seconde visite à Gaza en quatre mois. Elle dit comprendre les besoins sécuritaires Israël «mais cela ne saurait empêcher la possibilité de voir la libre circulation des marchandises vers et hors de Gaza», a-t-elle estimé . «La position de l'Union européenne est claire: le blocus est inacceptable, il ne peut durer et est contre-productif", a-t-elle répété dans la soirée d'hier lors d'une conférence de presse à Jérusalem avec le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman. Israël a accepté d'assouplir son blocus de la bande de Gaza à la suite d'intenses pressions internationales après la mort de neuf Turcs dans l'assaut de sa marine le 31 mai contre une flottille humanitaire qui tentait d'atteindre l'enclave palestinienne. L'occupant a notamment autorisé l'entrée de biens de construction pour des projets de la communauté internationale approuvés par l'Autorité palestinienne. Mais les Européens réclament, outre l'augmentation des points de passage, la reprise des exportations depuis Gaza et la libéralisation des conditions de circulation des personnes de et vers le territoire. Mme Ashton a réaffirmé la volonté de l'UE « de s'impliquer dans les procédures aux points de passage » mais à condition que son rôle soit bien défini et que l'Autorité palestinienne y soit associée. Au cours de sa visite de quelques heures, Mme Ashton a visité des installations de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) et des programmes d'aide au secteur privé local financés par l'Union. Son déplacement à Gaza intervenait dans le cadre d'une visite de trois jours dans les Territoires palestiniens et en Israël. Elle rendra compte de sa mission à Gaza devant le Conseil européen le 26 juillet. Sa visite a coïncidé avec un véritable ballet diplomatique dans la région autour des efforts de l'administration américaine pour obtenir une reprise rapide de négociations de paix directes entre Palestiniens et Israéliens. «Il faut trouver un moyen de progresser vers des discussions directes dès que possible afin d'avancer vers une fin du conflit», a-t-elle affirmé, tout en se disant «préoccupée» par la poursuite de la colonisation juive à Al-Qods-Est annexée. Ces déclarations reflètent sans doute la pression de l'opinion internationale notamment les ONG, dont fait l'objet ces derniers jours la diplomate européenne.