La chef de la diplomatie européenne, la Britannique Catherine Ashton, a effectué, dimanche, une visite à Gaza où elle a plaidé pour des allégements supplémentaires du blocus imposé par l'Etat hébreu. Elle a demandé en particulier l'ouverture complète des points de passage afin de désenclaver et de réhabiliter le territoire palestinien qui se meurt. “Les gens ici reconnaissent et comprennent les besoins sécuritaires d'Israël, mais cela ne saurait empêcher la possibilité de voir la libre circulation des marchandises vers et hors de Gaza de façon que les maisons soient reconstruites, que les enfants puissent fréquenter des écoles fonctionnant normalement et que le commerce renaisse”, a-t-elle déclaré en insistant sur le fait que la solution réside dans “l'ouverture des points de passage”. Sous l'effet de la pression internationale consécutive à l'arraisonnement sanglant de la Flottille de la liberté, le gouvernement israélien a consenti un léger assouplissement du blocus frappant l'enclave palestinienne dirigée par les islamistes du Hamas. Les Israéliens ont notamment autorisé l'entrée de matériaux de construction destinés à la réalisation des projets de la communauté internationale ayant reçu l'aval de l'Autorité palestinienne. Les Européens, par la voix de Mme Ashton, réclament davantage. Outre l'augmentation du nombre de points de passage, ils demandent la reprise des exportations depuis l'enclave palestinienne et la libéralisation des conditions de circulation des personnes. Au cours de son passage, la chef de la diplomatie européenne a visité des installations de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens etdes programmes d'aide financés par l'Union européenne. Une vingtaine d'ONG internationales se sont mobilisées pour demander à la diplomate d'insister sur la levée totale du blocus. La veille, samedi, elle était à Ramallah où elle a rencontré le Premier ministre palestinien Salam Fayyad auquel elle a affirmé la volonté de l'Union européenne de s'impliquer fortement dans la question de passage, à condition toutefois que son rôle soit bien précisé et que l'Autorité palestinienne donne son accord. Elle devait également rencontrer, à l'issue de sa visite à Gaza, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, le ministre de la Défense Ehud Barak et celui des Affaires étrangères Avigdor Lieberman. Par contre, la Haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères n'a rencontré aucun représentant de l'autorité locale dans la bande de Gaza, le mouvement Hamas étant toujours considéré par l'Union comme une organisation terroriste. Mme Ashton rendra compte de sa visite de trois jours dans la région devant le Conseil européen le 26 juillet prochain. Madame Ashton, de même que le président de l'Europe, Von Ruypman, pourraient s'illustrer un peu plus que par le passé sur la scène internationale à la faveur de la présidence semestrielle de l'UE assurée présentement par la Belgique. Cette présidence est en effet toute symbolique dans la mesure où le royaume fait face à une crise politique profonde et que son gouvernement, démissionnaire, manque de légitimité depuis les dernières législatives qui ont vu le triomphe des séparatistes néerlandophones. La visite au Proche-Orient de la Haute représentante aux Affaires étrangères de l'UE montre en tout cas le désir de l'Europe de se donner un rôle dans cette région où l'influence américaine est telle qu'elle ne laisse quasiment pas de place à d'autres puissances occidentales.