Déclaration n «Il est compliqué de gérer une entreprise publique en ce moment. J'ai le regret de le dire, mais il y a la suspicion partout», a affirmé ce matin le P-DG d'Air Algérie. Le premier responsable de la compagnie publique a reconnu l'existence de retards sur les vols, mais aussi un manque de communication et d'information. «Il ne faut pas croire qu'Air Algérie est une grande compagnie ; on ne fait même pas le quart d'Egypt Air. On est plus petit que Tunis Air et la Royale Air Maroc», a-t-il avoué. Il a reconnu que cette année, la compagnie a «dépassé les records en matière de retard et cela n'est pas dû à la volonté d'Air Algérie». Ces retards s'expliquent, selon M. Bouabdalah, par plusieurs facteurs. «D'abord la capacité additionnelle temporaire attendue pour la mi-juin pour tout ce qui est affrètement, nous ne l'avons pas eu et ce, pour des raisons administratives qui échappent au contrôle d'Air Algérie. Les délais de réparation des pannes ont été également plus longs pour des raisons d'approvisionnement en pièces de rechange qui ont été rendues très compliquées par les procédures instituées par la LFC 2009», a-t-il expliqué. M. Bouabdalah a accusé des personnes qui ont remis en cause la procédure d'affrètement de la compagnie. «Air Algérie affrète des avions depuis sa création, mais comme par hasard, cette année cette procédure a été remise en cause par des gens qui veulent du mal à la compagnie et voilà où nous en sommes. Air Algérie n'a pas un flux régulier toute l'année, donc nous ne pouvons pas acheter un avion et le laisser sur le tarmac pendant les périodes creuses, ça coûte très cher donc on affrète», a-t-il souligné. Et d'ajouter : «Il y a des écrivains spécialistes en lettres anonymes qui font tout pour détruire cette compagnie mais je ne les laisserai pas faire. Nous sommes tous solidaires au niveau d'Air Algérie pour dépasser cette situation.». Sur un autre plan, le P-DG d'Air Algérie, qui intervenait ce matin sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, a reconnu qu'il y a un manque de communication et d'information au sein de la compagnie. «Il y a un grand problème d'information au niveau d'Air Algérie, on communique mal et même l'information n'est pas toujours maîtrisée», a-t-il avoué. Il estime que «ce n'est pas normal» que les passagers ne soient pas prévenus des retards alors qu'ils laissent leurs numéros de téléphone. «Nous sommes à l'origine de l'information, mais c'est l'aéroport qui transmet cette information et quand les haut-parleurs sont en panne on ne peut assurer l'information», a-t-il tenté de justifier. M. Bouabdalah a affirmé qu'Air Algérie a perdu beaucoup d'argent à cause de tous ces problèmes et est en déficit car le volume des prises en charge dépasse le montant de vente des billets. Interrogé à ce propos, il s'est contenté de dire : «C'est énorme.» «De toutes les façons je ne peux pas vous donner le chiffre exact. Le volume des pertes sur le réseau France, certaines semaines nous avons perdu beaucoup plus que nous avons gagné», a-t-il dit. Dans ce sens, il a annoncé qu'un plan à long terme a été mis en place. il s'étalera sur trois ans, les avis d'appels d'offres sont lancés. «Ça coûtera 300 millions de dollars les deux premières années.»