Concertation n Les chefs d'Etat membres de l'Union africaine entament un sommet de trois jours avec, à la une du jour, la situation en Somalie et au Soudan. L'UA doit décider lors de ce sommet convoqué pour hier, à Kampala en Ouganda, de porter de 6 000 à 8 000 hommes sa force de paix en Somalie (Amisom) et de la doter d'un mandat plus offensif, en réponse notamment à un double attentat qui a fait 76 morts le 11 juillet dernier dans cette même ville, revendiqué par les shebab, un groupe terroriste lié à Al-Qaîda. Plus d'une trentaine de présidents sur 53 pays membres vont participer jusqu'à demain à ce rendez-vous. Les chefs d'Etat africains doivent décider de renforcer leur force de paix en réaction à ces attentats qui visaient l'Ouganda, à ce jour principal contributeur de cette force d'un peu plus de 6 000 soldats. L'Ouganda apporte 3 500 soldats et le Burundi 2 500 hommes. «Nous allons très rapidement monter à plus de 8 000, qui est l'effectif maximum et je crois que la tendance ira en augmentant peut-être au-delà de 10 000 soldats», a assuré vendredi dernier Jean Ping, le président de la Commission de l'UA, en présentant les enjeux du sommet. Les six pays est-africains membres de l'Igad (l'Autorité intergouvernementale pour le développement) ont déjà promis d'envoyer 2 000 soldats supplémentaires, qui devraient pour la quasi-totalité être ougandais. La Guinée a promis de fournir un bataillon d'environ 800 hommes, selon Ping. Enfin l'Afrique du Sud, le Mozambique et l'Angola ont également été sollicités. L'UA devrait également se prononcer pour donner à sa force un mandat plus offensif afin de combattre plus directement les shebab. Les soldats africains ne peuvent aujourd'hui ouvrir le feu que pour se protéger ou pour défendre les institutions du très fragile gouvernement transitoire du Président somalien Cheikh Sharif Ahmed. L'UA consacre officiellement ce sommet à «la santé maternelle et infantile et au développement en Afrique», mais ce thème sera éclipsé par l'actualité immédiate. Outre la Somalie, le sommet discutera de la situation au Soudan, à l'approche du référendum de janvier prochain au cours duquel le sud du pays décidera ou non de devenir indépendant. Le Président soudanais, Omar el-Béchir, visé par un nouveau mandat de la Cour pénale internationale pour «génocide» au Darfour, ne devrait pas se rendre à Kampala, selon les diplomates, en dépit du soutien de ses pairs africains.