Résumé de la 2e partie n C'est le cri des hirondelles qui tire M. Lelièvre de sa torpeur... Un frou-frou d'ailes, un concert de cris emplit la chambre. Les hirondelles, nullement effrayées, ont l'air de lui dire bonjour. Et surtout, un grand souffle lui arrive au visage. M. Lelièvre aspire à longs traits cet air matinal qui lui redonne la vie... Il est sauvé ! Quelques instants plus tard, les hirondelles, qui viennent de terminer leur festin, s'envolent d'un même coup d'ailes. Cependant, M. Lelièvre ne s'attarde pas à suivre leur gracieux départ dans le ciel. Rassemblant toutes ses forces, il revient dans la chambre, arrive près du lit et prend dans ses bras sa femme inanimée. Au prix d'un nouvel effort, il parvient à la traîner jusqu'à la fenêtre et à l'installer sur le rebord. Alors seulement, il va vers le téléphone pour appeler les pompiers. C'est à ce moment qu'il sent une main se poser sur la sienne. C'est son voisin. Il est en pyjama. — Ne faites pas cela, malheureux ! — Mais les pompiers... Ma femme... Nous allons les prévenir de chez moi. Vous ne savez pas qu'il ne faut pas téléphoner quand il y a une fuite de gaz ? Cela peut provoquer une étincelle qui fera tout exploser. Non, M. Lelièvre ne le savait pas... Ou si, il le savait peut-être, mais dans l'état où il se trouvait, il n'était pas capable d'y penser. C'est une autre réflexion qui lui vient à l'esprit. — Mais vous... Comment se fait-il que vous soyez là ? — Ce sont les hirondelles, monsieur Lelièvre. Elles m'ont réveillé, comme vous, je suppose. J'ai voulu aller les voir et c'est alors que je vous ai vu, vous... Il y a maintenant d'autres habitants de Collonge qui accourent, eux aussi tirés de leur sommeil par les volatiles, et qui comprennent la gravité de la situation. Il faut faire vite non seulement pour Mme Lelièvre mais parce que l'odeur de gaz est nettement perceptible dans la rue. Une canalisation a dû se rompre quelque part. C'est tout le village qui est en danger ! Les pompiers sont arrivés peu après. Ils sont parvenus de justesse à réanimer Mme Lelièvre et ont prodigué des soins énergiques à son mari. L'un et l'autre, conduits à l'hôpital, se sont rétablis rapidement. Pendant ce temps, les spécialistes du gaz ont découvert et réparé la rupture de canalisation qui avait été à l'origine de l'intoxication. Les sauveteurs n'ont pas caché à M. et Mme Lelièvre qu'il était temps. S'ils étaient arrivés une demi-heure plus tard, ils n'auraient rien pu faire pour eux. Quant à la fuite de gaz, elle était aussi importante que subite et aurait pu effectivement, si elle s'était prolongée, s'étendre à tout le voisinage. Ce ne sont pas seulement les Lelièvre qu'ont sauvés les hirondelles, c'est peut-être tout le village de Collonge ! Depuis, et chaque année, M. et Mme Lelièvre guettent avec plus d'impatience encore le retour des hirondelles. Et régulièrement, un matin d'avril, vers six heures, ils sont réveillés par un grand bruit à l'extérieur : des battements d'ailes et des cris ressemblant à ceux d'un enfant. Alors, ils vont à la fenêtre en se disant : «Encore un printemps de plus grâce aux hirondelles !»