Résolution n «Il ne faut jamais dire jamais. J'ai arrêté et je souhaite ne plus toucher à la cigarette», c'est le vœu exprimé par un ex-fumeur comme pour démontrer qu'il est toujours possible d'arrêter. Ancien moudjahid, El-hadj Khalifa Benslimane, 78 ans, est également ancien boxeur de Mostaganem. Il fumait déjà à l'âge de 12 ans. «J'ai arrêté à 22 ans pour préserver ma santé. J'étais amateur 1re série. A l'époque, je faisais peur. A force de volonté, j'ai décidé de ne plus fumer 2 jours avant le ramadan. Le 1er jour, mon cœur battait trop fort à cause de l'envie de fumer. Mais j'ai pu résister à la tentation. Aujourd'hui, je refuse que mes enfants ou mes petits-enfants fument. Je leur interdirai d'entrer chez moi s'ils fument. Ils respectent ma volonté et ne fument pas. Au contraire, ils font du sport. S'agissant des invités auxquels je ne peux pas interdire d'entrer chez moi, je leur montre le Saint Coran et leur demande de le respecter et de ne pas fumer devant le Livre Sacré», témoigne-t-il. Tout en se désolant de voir «toutes ces femmes qui fument de plus en plus chez nous», il raconte une anecdote : «Ma mère qui se trouvait en Arabie saoudite chez une famille proche a entendu dire à des femmes qui fumaient ‘'si vous étiez en Algérie, on vous aurait coupé les lèvres''. Hélas ! beaucoup de femmes fument dans notre pays, notamment les universitaires. Les filles yakhou ? c'est insensé !» Parmi d'autres personnes qui écoutent attentivement les conseils des initiateurs de la journée de sensibilisation, Dous Mohamed. Cet homme de 53 ans qui travaille à l'ENTP de Hassi Messaoud (Ouargla) est originaire de Mostaganem. Depuis plusieurs années, il a arrêté de fumer. Il apporte son témoignage : «J'ai fumé dans ma jeunesse mais j'ai arrêté depuis 30 ans. Je déteste la cigarette et je ne la supporte pas. Elle n'a aucun bienfait. Mon seul garçon fume et ne veut pas arrêter. Il est en stage à Oum El-Bouaghi et j'attends le jour où il me fera plaisir en décidant de ne plus fumer.» Sur ce, il prend son téléphone et appelle un de ses collègues qui habite à Bou Ismaïl. Un fumeur. «J'ai beaucoup diminué ma consommation de cigarettes ces derniers temps. Mais je ne peux pas m'arrêter définitivement tout de suite ou à moyen terme», répond-il à l'autre bout du fil. Son ami lui passe le Dr Terkmane qui lui prodigue des conseils. «Vous ne savez pas ce que nous savons dans les hôpitaux. Des gens meurent à 20 et 30 ans. On voit tous les jours des cas qui meurent ou qui n'arrivent plus à parler.» Fayçal, un jeune universitaire oranais de 22 ans, non fumeur, prend, lui aussi, son appareil et appelle le mari de sa tante maternelle et l'incite arrêter, avec l'assistance du Dr Terkmane. «Mon père a arrêté et nous interdit de fumer car il est tombé malade à cause de la cigarette», raconte-t-il. Karim, son copain, informaticien, se félicite de n'avoir jamais fumé. «Je n'ai jamais fumé car à la maison personne ne fume», explique le jeune homme.